Is there some reason that my coffee isn't here? Has she died or something?

Alors ce n’est clairement pas le genre de film qui me branche, à la base, d’autant plus que je n’en suis pas du tout la cible (au-delà même d’être un homme, suivre la vie d’un protagoniste dans les milieux huppés de la mode New-Yorkaise, c’est pas du tout le genre d’histoire qui me vend du rêve). Mais on parle ici d’un film devenu un classique du genre, pour ne pas dire une œuvre quasi-culte, et qui fête ses 15 ans déjà. Du coup, il fallait bien que je m’y attarde un jour. Est-ce que le film a été au rendez-vous ? On ne va pas faire durer le suspense plus longtemps : oui.


Sans grande surprise, le film confirme que, de base, ce n’est pas du tout le genre d’histoire qui m’attire, et pourtant j’ai passé un bon moment. Le personnage d’Andy n’est pas un personnage auquel je m’attache forcément, même si j’ai fini par l’apprécier. Tout comme celui d’Emily, qui se révèle beaucoup plus intéressante que ce qu’elle laisse apparaître de prime abord. Le personnage de Christian Thompson me donne des envies de meurtre dès qu’il apparaît (bordel, ce cliché machiste ambulant, mais enfermez ce mec, bon sang !). L’histoire est assez linéaire et suit le schéma narratif convenu de toute comédie romantique/dramatique qui se respecte ; et pourtant, on se laisse porter sans s’ennuyer.


Le rythme est plutôt bien dosé, et je pense que c’est ce qui fait la force dans ce cas de figure, puisque du coup rien n’est vraiment forcé ou superflu, tout est bien dosé. Et on ne va pas se mentir : quelque soit le genre de film ou le type d’intrigue, quand c’est bien dosé, bah en général, le résultat est plutôt bon. Et c’est ce qui ressort ici. L’humour, le drame, la romance, le personnage qui passe par toutes les phases… L’ensemble est fluide, cohérent, bien dosé, ce qui fait que oui, j’ai plutôt bien aimé car on ne ressent pas ce côté de saturation qu’on peut avoir.


Mais bon, assez tourner autour du pot. Si, au bout du compte, le film est devenu quasi-culte et si, j’ai passé un très bon moment, c’est en grande partie parce qu’il est porté par une Meryl Streep extraordinaire, lumineuse, flamboyante. C’est rare, si rare, de voir un personnage arriver dans un film déjà commencé et au bout de dix secondes et d’une réplique, s’imposer au sein du film. Encore plus de voir un acteur, ou une actrice, débarqué en cours de route et dans ces dix secondes de totalement vaporiser, éclipser la concurrence. Mais Meryl Streep fait ça au petit-déjeuner pour s’échauffer le matin. Et Miranda aussi, apparemment. L’alchimie entre un personnage et son interprète aura rarement été aussi organique et viscéral. L’archétype de l’antagoniste (mais en est-elle vraiment un ?) qu’on adore et qu’on adore détester.


Le plus dingue, c’est que non seulement Miranda/Meryl Streep arrive en cours de route et porte le film sans effort, mais elle illumine l’écran et ses partenaires. Aucun des autres personnages/interprètes n’est meilleur que lorsqu’iel partage sa scène avec ce duo fantastique. Stanley Tucci, avec Nigel, est sans doute celui qui s’en sort le mieux du lot, sans doute aussi parce qu’il joue le type de rôle que j’affectionne bien dans ce type d’histoire (le personnage qui prend le protagoniste sous son aile), sans pour autant lui mâcher le travail. Parce que oui, ce film déborde de cynisme et d’ironie noire, et c’est sans doute ce trait d’humour qui m’a fait le plus rire de bout en bout.


À cela, on peut ajouter que le film reste quand même bien foutu : la musique s’inscrit dans l’époque et le genre, sans pour autant avoir vieilli (ou alors je suis déjà vieux ? XD), les décors et la photographie sont très chouettes, et la mise en scène plutôt classique mais elle fait très bien son travail (et on sent quand même une maîtrise derrière, notamment avec l’arrivée de Miranda, presque un cas d’école). On peut aussi applaudir le département des costumes pour avoir rendu cet aspect-là de l’histoire plus que crédible (même si je n’y connais rien).


Bref, loin de devenir mon film de chevet, Le Diable s’habille en Prada mérite tout à fait les honneurs qui lui sont faits. Sans surprise, c’est sans doute l’un des meilleurs du genre car il dose à merveille ses ingrédients, et il se retrouve transcender quand il est porté par une Meryl Streep au sommet de son art. Elle a tué le game, tout simplement.

vive_le_ciné
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le 19 sept. 2021

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vive_le_ciné

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