La hype Yann Tiersen est enfin stoppée. Merci.

Phénomène mondial, succès public et critique, Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain fut un des films les plus importants des vingt dernières années. Mais qu’en reste-t-il aujourd’hui ?

Premier film français de Jean-Pierre Jeunet, séparé de Marc Caro depuis Alien : Resurrection, ce Fabuleux Destin d’Amélie Poulain fait partie de ces films fantasmés plus que réellement critiqués. Pour des films aussi clivants, c’est tout à fait normal, cela dit. En effet, le spectateur sait s’il va aimer Amélie Poulain au bout de quinze minutes : la narration est si originale et le parti pris esthétique si imposant que c’en est rédhibitoire pour ceux que ça agace de savoir ce qu’Amélie Poulain mangeait à midi entre 4 ans et 4 ans et demi. Bien sûr, la phrase précédente est une caricature mais on s’en rapproche. Comme dit auparavant, le film a un parti pris esthétique important, mais ça ne l’empêche pas d’être constamment hideux, criard et surtout verdâtre à l’excès, à l’image de ses dialogues trop écrits et de ses performances d’acteurs, toutes très surjouées.

Audrey Tautou n’est jamais attendrissante mais inquiétante de bout en bout du métrage, ce qui n’était sans doute pas le but attendu. Certains critiques ont soulevé le côté poujadiste du film et force est de constater qu’on n’en est pas loin : Jean-Pierre Jeunet et Guillaume Laurant idéalisent une vieille France bien de chez nous, où l’on reste dans son personnage sans jamais évoluer et où l’on reste bien tranquille loin de toute agitation. En 2001, c’est assez compliqué de faire passer un tel message. Seuls Dominique Pinon et Artus de Penguern arrivent à insuffler de la vie dans des personnages aussi unidimensionnels.

Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain est un film profondément agaçant et éreintant, mais Jean-Pierre Jeunet a sans doute mis tout ce qu’il voulait dans cette œuvre et ne serait-ce que pour cela, le film est à voir. Ce qui ne veut pas dire qu’il est bon, loin de là.