Dans les années 90 les gens qui avaient quarante ans ont eu peut être la nostalgie de leur enfance. Cette période des années 50 début 60, où l’optimisme régnait, où on vivait de peu souvent mais on s’entraidait. Les salauds y fermaient leur gueule, par contre on l’ouvrait pour parler politique et s’engager. L'époque était joyeuse. Depuis ça s'est gâté. Alors on se replonge dans ses souvenirs et la nostalgie fait du bien, et merde.


Oui on peut aimer les films sur les gens simples, la vie de province dans une ile de sud de l’Italie. On y retrouve monsieur Hulot en vacances. Les bars sont pleins. Les curés sont encore présents et dictent la morale. Les femmes ont des robes à fleur et on peut encore y voir un décolleté sans que ça fasse jaser. On vit simplement, sans eau courante, avec la radio, les gens qui passent racontent leurs histoire, mais on vit.


On peut même être touché par ce petit monsieur dégingandé au visage buriné qui sait à peine lire, ne veut pas trop travailler mais finit par rencontrer une légende de la littérature Chilienne. Et communiste par dessus le marché, donc grand ami de la patrie.
La légende est bienveillante qui va le réaliser. Lui faire découvrir les mots, leurs forces, leurs dangers aussi. C’est bien d’écrire un poème, "Ton sourire se déploie comme un papillon", ça ouvre les coeurs, et la jolie serveuse est charmée. Mais la tante acariâtre n’est pas loin. Comme la grand mère de titi elle veille au grain et n’hésites pas à sortir le parapluie. "Quand un homme te touche avec ses mots, il ira loin avec ses mains. Dans un lit, il n’y a aucune différence entre un poète, un prêtre ou même un communiste !"


C’est un petit théâtre ce film avec quelques plans de magnifiques paysages. On suit le postier, passe du bar à la maison de l’écrivain et on revient à la poste lentement, tranquillement. Laissons le charme des lieux et des acteurs agir, c’est très agréable. Les mots nous emportent, on deviendrait poète, c'est tout simple
"Comment est ce qu'on devient poète?"

"Tu descends au bord de la mer et le long du chemin tu observes"

OlivierBretagne
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le 4 nov. 2017

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