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A la fin du précédent film, on y voyait une scène grostesco-cauchemardesque puisque Tiffany y accouchait d'un horrible jouet en plastique plein de dents et de rage...
Ça aurait pu être un final-choc qui ne mène à rien (comme dans beaucoup de productions horrifiques) et pourtant, 6 ans plus tard, Don Mancini (devenu le maitre à bord en compagnie de son producteur David Kirshner et de son acteur Brad Dourif) reprends exactement cette scène out of mind et en fait le principal gimmick de ce cinquième film.


Seed of Chucky est donc le représentant complètement barge de la saga feat. un grotesque confinant parfois au mauvais goût (le rejeton mouillant son pantalon ou son travestissement outrancier), mais osant au moins aller au bout de ses idées (souvent folles, il faut le dire).


Outre l'irremplaçable Brad Dourif, on y retrouve une Jennifer Tilly qui se fait une joie de s'auto-parodier sans garde-fou (plus encore que dans Bride of...) et le nouveau-venu Billy Boyd a.k.a l'engeance du couple en plastique: Glen...ou Glenda.
Oui, le fruit de la passion du couple Tiffany/Chucky est en perpétuel questionnement de son genre: est-il un garçon ou une fille ?
Glen ou Glenda ?


Chucky veut son Glen et Tiff sa Glenda. L'enfant ne sait pas, l'enfant ne sais plus, d'autant plus qu'entre ses jambes ben...c'est aussi lisse qu'un poupon classique, donc ça n'aide pas non plus !
De ce tourment moral, le rejeton va donc évidemment développer une double personnalité, cette fameuse dualité qui va scinder son esprit en deux compartiments opposés: Glen sera plus "Tiffany" alors que Glenda louchera du côté de son père. Ironique, non ?


Notons que le-dit rejeton bénéficie d'un design franchement réussi et ignoble à la fois. Il a vraiment un regard étrange et son visage est franchement hideux...mais avec une petite touche de douceur (tant qu'il ne devient pas Glenda) !


Plus méta encore que Bride of..., ce Seed of... fait donc apparaitre l'actrice Jennifer Tilly en recherche DU rôle de sa vie ( que Julia Roberts lui fauche à chaque fois) en plus de Tiffany. Tiffany qui - comme Chucky - sont en fait des poupées animatroniques célèbres ayant figurées dans une franchise cinématographique (celle que VOUS regardez) basées sur les vraies que furent Chucky et Tiffany auparavant.
On y retrouve aussi Tony Gardner (le remplaçant de Kevin Yagher, aux commandes de la création et de l'animation du trio de poupées + les SFX) qui interprète...Tony Gardner, en charge des animatroniques sur le tournage d'une pub, Jason Flemming a.k.a lui-même dans la dite pub, ainsiq eu le rapper Redman jouant Redman qui va réaliser son premier film avec...Jennifer Tilly !


Humour noir (très noir !), auto-flagellation (Tilly en tête), gore, psychologie (le rejeton et ses questionnements), Seed of... c'est tout ça à la fois, parfois à la limite du too much, mais toujours sincère dans sa démarche.
Épisode de tous les excès, cette première réalisation de Don Mancini a le mérite de ne pas faire dans la redite (et ça rime en plus) et ça, c'est déjà un bon point !


Au milieu de tout ce bordel, Mancini adresse quand même un délicieux clin d’œil au fameux (et sûrement meilleur) film de notre Ed Wood des familles: Glen or Glenda.
En effet, Wood débuta sa carrière avec ce compromis cinématographique pour s'auto-analyser en tant que travesti adorateur invétéré de pulls angora. Compromis parce que son producteur voulait du sensationnel en racontant l'histoire du premier transsexuel Christine Jorgensen qui subit une chirurgie de réattribution sexuelle en 1951, alors que Wood ne voulait que parler du travestisme...


Glen or Glenda est intéressant à voir malgré sa propre dualité (film à sensation ou semi-biographie ?) et Mancini s'en rappellera au moment d'écrire son scénario.


Bref, Seed of Chucky est un ride de fête foraine avec tout ce que cela comporte (frissons, rires, grotesque...) et se permet d'aller bien au-delà de son cadre de partie intégrante d'une franchise somme toute cohérente malgré la disparité de chaque épisode depuis plus de 30 ans.


Concernant la BO du film, c'est le collaborateur régulier de De Palma himself qui s'y colle: l'Italien Pino Donaggio.
Outre les 8 films avec Brian, il illustrera aussi beaucoup de séries B Transalpines et même deux films de Joe Dante: Piranha et The Howling.
Ici, il livre une composition plus effrayantes que ne l'est le film et qui aurait pu fort bien accompagner un film psychologique à tendance ectoplasmique (genre Haunted House's like).


Main Theme by Pino Donaggio:
https://www.youtube.com/watch?v=3zXRzMzihrU

Franck_Plissken
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le 2 juil. 2019

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The Lizard King

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