Il habite Détroit, il aime passer ses vacances à Beverly Hills, il a la tchatche, il porte la moustache aussi bien que Charles Bronson, son thème musical au synthétiseur résonne encore dans vos oreilles, il est interprété par un certain Eddie Murphy, ex humoriste. Vous l’avez reconnu, Axel Foley, venait à la rencontre des Français en 1985. Vous ne connaissez le loustique que de nom ? Voici pourquoi vous devez impérativement vous jeter sur Le Flic de Beverly Hills.


Des rues crasseuses et hostiles de Détroit aux quartiers chics de Beverly Hills


Si vous avez aimé la quadrilogie de L’arme Fatale, vous devez tenter la trilogie du Flic de Beverly Hills, ne serait-ce que pour faire la connaissance d’un flic pas comme les autres. Il n’a pas de coéquipier, et on comprend vite pourquoi.


Dans le genre culotté, on peut dire qu’Eddie Murphy en tient une belle couche. Surtout quand il interprète le rôle qui l’a fait connaitre du monde entier, le propulsant au rang de superstar de la comédie. Axel Foley, c’est un célèbre flic d’une franchise culte des eighties. Roi de la tchatche, bonimenteur, champion du sarcasme et de l’improvisation, casse-cou, et blagueur, rire inimitable, imaginatif, notre héros brille. Tout comme Robin Williams, Eddie va jusqu’au bout dans ses délires d’improvisation. Et il faut le suivre. Un vrai gosse.


Il conduit une vieille caisse pourrie, il se marre en croisant des types fringués en tenue de Michael Jackson, il bouche à coup de bananes le pot d’échappement de la voiture d’un duo de flics l’espionnant pendant qu’un serveur vient leur servir un repas qu’il a gentiment commandé pour eux, il fait un scandale dans un hôtel chic et arrive à avoir une suite pour le prix d’une chambre normale, il est ébahit en découvrant que les flics de Beverly Hills sont vachement polis, ses répliques sont hilarantes, percutantes, ses fous rires sont contagieux, et il n’est pas le seul à gagner notre sympathie.



Quand on se fait jeter d'une voiture en marche, de quoi on est accusé?
D'être en dehors des clous?!



Le flic de Beverly Hills et ses personnages secondaires mythiques


Les détectives Taggart et Rosewood valent eux aussi le détour. Le méchant flic et le bon flic. Typique. Taggart, c’est le genre grognon, rigide, suivant les règles à la lettre, Rosewood, c’est la bleusaille, le naïf, le gamin qui rêve d’arrêter les méchants et se servir de son flingue comme Robert Redford lorsqu’il interprétait Sundance Kid. Leur dynamique, leurs interactions, chamailleries entre eux et Axel valent tout leur pesant d’or. Puis cette dernière partie voyant Billy Rosewood faire équipe avec Axel… . Qu’est ce qu’on aimerait les voir tous les deux devenir équipiers. Judge Reinhold, que vous avez pu voir dans Gremlins 1 dans le rôle de Gérald, c’était une valeur sûre dans les années 80.


Quant à ce minuscule passage où Axel échange avec le très maniéré Serge, responsable d’une galerie d’art spéciale, qui fait lui-même des expresso avec une pointe de citron, à lui seul, ce passage et ce personnage sont culte. Interprété par l’hilarant Bronson Pinchot (de la très vieille série Meego), Serge, un des personnages les plus mémorables de la franchise alors qu’il n’écope que d’un rôle de pseudo figurant. Vous le reverrez dans le troisième opus.


Enfant, Axel Foley occupait mes mercredis après midi. Grand fan d’Eddie Murphy, et du Flic de Beverly Hills 3 (vous comprendrez pourquoi prochainement), je ne me lassais pas de la franchise. Dans ce premier opus, bien plus sérieux que les deux autres, on nous sert une intrigue suffisamment développée et captivante pour nous donner envie d’aller jusqu’au bout, quelques scènes de fusillades gentiment sanguinolentes, puis surtout des personnages savoureux.


Du rôle de Jonathan Banks (Breaking bad, Better Call Saul) taillé sur mesure, à Steven Berkoff en bad guy pourri jusqu’à la moelle, en passant par un Damon Wayans chevelu à la tenue de grand dadais, servant discrètement quelques bananes dans l’hôtel où Axel c’est installé, principaux, secondaires ou figurants, chacun à sa place, chacun aura droit à son quart d’heure de gloire.


Esthétiquement, c’est le pied. Soleil, palmiers, Porsches, limousines, rues propres, boutiques et commissariat de police chics, passants excentriques, Beverly Hills, de jour comme de nuit, a été filmée comme elle le méritait, rendant un vibrant hommage à cette ville. Point important, c’est grâce au Flic de Beverly Hills si les films de flics ont changés, commencés à sortir des vannes, essayant de faire de l’humour. Le père des films d’action comiques.



Vous direz à Victor que Ramon, le jeune homme du motel, il se
souviendra, dites lui que Ramon a été au dispensaire et que, les
médecins ont dit qu'il avait...il avait un petit début de...et que je
crois que Victor devrait aller voir son docteur pour s'assurer que
tout va bien avant qu'il n'en fasse cadeau à tout le monde.



Au final, l'histoire du Flic de Beverly Hills est classique, on a connu mieux niveau rebondissements, mais ce qu'on retient c'est le jeu d'Eddie Murphy, la bande originale sentant bon les eighties (The Pointer Sisters), les scènes de fusillades, les personnages de Taggard, Rosewood, Le lieutenant Bogomil (Ronny Cox dans un rôle de gentil? Qui l'aurait cru?!) , L'inspecteur Todd, Jenny l’amie d’enfance charmante d’Axel, les petites cascades et les répliques. Rien que ça compense largement le scénario simpliste. Le film n’a aucune prétention, il veut juste divertir et ça marche. Plus qu’on ne le pensait. Ca restera moins spectaculaire que son petit frère, un certain L’arme Fatale, plus soft question action (bien que la scène du début soit épatante), mais c’est un bon film de flics, sérieux quand il faut et drôle quand il faut, méritant largement sa place au panthéon des films cultes des années 80.

Jay77
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le 22 avr. 2018

Critique lue 402 fois

Jay77

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