Recalé par les studios Ghibli, Mamoru Hosoda, n’en demeure pas moins un génie du film d’animation japonais. On lui doit des films magnifiques et engagés, emprunts de réflexion, de sentiments et de poésie.
Cet homme, a travaillé pour la Toei Animation sur des séries célèbres comme "Dragon Ball Z", "Sailor Moon", puis à réaliser deux premiers films dérivés de la série "Digimon" et un film "One Piece" (Le Baron Omatsuri et l’île secrète). En 2009, il quitte la Toei, pour le Studio Madhouse et crée par la même occasion, le Studio Chizu. Il y réalise un film ("La Traversée du Temps") qui déclenchera officiellement la reconnaissance du public, et de la critique à travers le monde, alors même qu’il venait de refuser à son tour, une offre de Ghibli pour "Le Château Ambulant".
"Le Garçon et la Bête", est le septième film de Mamoru Hosoda, mais seulement son second film à double casquette, (réalisateur et scénariste). Il y reprend ses thèmes de prédilection : Famille, nature et éducation.
À travers ce nouveau conte fantastique, Hosoda confronte une jeunesse perdue au monde des adultes, qui se détachent chacun, d’une quelconque entraide. Il met en scène un enfant isolé, solitaire et en manque de repères face à une bête adulte, qui semble confronté aux mêmes difficultés dans un monde parallèle. De cette rencontre, naitra un relationnel, un soutien, une tendresse, des rires, des larmes et une protection dont chacun en ce monde à besoin. C’est clairement le besoin « l’un / l’autre », qui est mis en avant.
Pour nous embarquer dans cette nouvelle aventure féerique, Hosoda décide de développer son message d’amour en s’appuyant sur l’univers mythique et ancestral japonais. Il emprunte même, quelques éléments et personnages mythologiques de la culture chinoise, afin d’émerveiller un peu plus un public, qui ne peut être que conquis. Le choix de l’ours, ne me parait pas anodin, puisque le fait qu’un enfant est un nounours, pour trouver tendresse et réconfort semble naturel depuis la nuit des temps. Ceci dit, ce nounours-là, est par moment très agressif et peu sociable, mais lui aussi, devra trouver cet environnement de bien-être et d’affection dont il a besoin.
Confronter le monde animal et humain, permet d’ouvrir les yeux sur notre quotidien, et c’est là, toute la magie et la force de l’intrigue.
"Le Garçon et la Bête", est une fable fabuleuse où se mêle : arts martiaux, humour, sagesse, peine et réconfort ainsi qu’un somptueux message sur la réciprocité.
L’animation visuelle y est sublime, les décors hallucinants et l’action omniprésente.
Entre mélodrames, conte fantastique, esprit samouraï, crise d’adolescence et fraternité, les artifices ne manquent pas de surprendre tant l’homogénéité est harmonieuse. Le film séduit et crée un sentiment de profondeur émotionnel, le tout guidé par un récit initiatique d’une force constructive vertigineuse.
Un film à ne pas manquer !

CVOR
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le 15 août 2017

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CVOR

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