Dans le cinéma d'animation, Mamoru Hosoda est parvenu à s'imposer de par sa créativité et ses nombreux messages politiques et symboliques qui s'ancraient dans ses oeuvres. Le Garçon et la Bête ne déroge pas à la règle et même si je pensais frissonner beaucoup plus, le film reste une belle oeuvre plein d'imagination et d'idées, porteuse d'un message à la fois subtilement mis en magie, mais aussi assez flagrant : le rapport entre les humains et les animaux.


Les deux mondes s'opposent très souvent pour accentuer le comportement des humains envers les bêtes (part de ténèbres dans le coeur de chacun, abandon des animaus sur la route..) et Hosoda parvient à mettre en scène ses messages à travers de belles images et une magnifique histoire. Ce qui pourrait être un récit initiatique classique se révèle être tout à fait autre chose, Hosoda s’amusant à jouer avec les codes du genre à travers une séquence de voyage où le maître et l’élève parcourent différentes contrées pour parfaire leur apprentissage. Autre chose donc, parce que les deux principaux protagonistes ont des caractères forts, à la fois semblables et diamétralement opposés, leur permettant de s’engueuler voir de se comportement brutalement l’un envers l’autre, mais pourtant de se rapprocher et de nouer un lien très fort.


Là où c'est très beau, c'est que chacun apprend de l'autre et chacun en tire une leçon de vie, qui se rapporte à nous aussi, spectateurs, et qu'on se doit de retenir. Le deuxième acte, un peu moins poétique, traite de la prise de conscience du garçon. Acte nécessaire pour s'appuyer sur les choix cornéliens et émotionnels de notre protagoniste. Acte très souvent retrouvé chez Hosoda, qui parvient toujours à nous marquer malgré parfois quelques longueurs. On n’en dira pas d’avantage pour ne pas déflorer du tout le troisième et incroyable dernier acte, dont la grande scène finale est un monument du genre. On pourra cependant ajouter qu’à travers la richesse de son propos et la force de ses personnages, Mamoru Hosoda parvient une nouvelle fois à jongler avec nos émotions, à nous faire rire pendant une scène qui pourrait être dramatique et inversement.


Ainsi, Le Garçon et La Bête est une oeuvre phare du réalisateur. Bien qu'elle ne m'ait personnellement pas complètement envoûté, le film reste une ode magique pleine de rebondissement. C'est beau, drôle, riche, puissant, émouvant. Un film réussi de Mamoru Hosoda, accompagné d'une musique tout simplement magnifique.

Guimzee
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le 18 janv. 2016

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