Le Gardien des mondes par pierrick_D_

Kirill,génial concepteur de jeux vidéos moscovite,voit du jour au lendemain son existence disparaître.Quelqu'un d'autre occupe son appartement,les documents prouvant son identité s'effacent et personne,même ses parents,ne le reconnait plus.Il est en fait victime d'une machination ourdie par des forces occultes qui contrôlent l'Univers et qui ont décidé d'en faire le gardien d'une tour dont les portes ouvrent sur des mondes parallèles.Dans les années 2000 est apparu un nouveau cinéma fantastique russe tentant maladroitement d'imiter son homologue américain et dont l'origine peut être située en 2004 avec le "Night Watch" de Timour Bekmambetov,lequel est d'ailleurs ensuite allé poursuivre sa carrière aux States.Le réalisateur et coscénariste Sergueï Mokritski adapte ici un roman de Sergueï Loukianenko qui n'est autre,comme on se retrouve,que l'auteur du livre ayant inspiré "Night Watch".Visuellement,c'est très réussi.Du pognon a manifestement été dépensé et le spectacle assure entre images magnifiques,effets spéciaux de compétition et décors insolites.Hélas,on a complètement oublié d'écrire un scénario.Cette histoire,c'est du n'importe quoi à grande échelle et à jet continu,ça n'a ni queue ni tête,ça part dans tous les sens pour n'arriver nulle part et on n'y entrave absolument rien,sans doute parce qu'il n'y a rien à comprendre.On ignore pourquoi Kirill a été désigné pour ce job dont il ne veut pas,même si on croit deviner que ce serait en raison de son imagination délirante de master gamer.Car le gars,en se concentrant,a le pouvoir de créer les mondes apparaissant derrière les fameuses portes.Du moins parfois car les mondes en question sont censés préexister et consister en des versions différentes de la Russie bâties sur le principe du "si ma tante en avait on l'appellerait mon oncle".Justement,un des univers est idyllique car dans cette dimension l'oncle Adolf est resté à Vienne pour faire de la peinture,donc pas de Deuxième Guerre Mondiale.On disserte ainsi à l'envi sur le mode du "tout aurait pu être n'importe quoi d'autre et tout cela aurait autant de sens",ce qui résume assez bien le film.A part ça,Kirill est un rebelle qui n'arrête pas de désobéir à ses puissants maîtres,dont on ne saura jamais rien d'ailleurs.Le mec ouvre des portes à des gens dont on ne sait pas qui ils sont ni pourquoi ils se déplacent d'un monde à l'autre,et le reste du temps il part se balader à Moscou sans respecter les directives qu'il doit observer,sans que cela n'occasionne de représailles de la part de ses patrons qui pourtant le menacent régulièrement de sévir.Finalement,on parvient à saisir le fond de l'affaire,qui est tout bête.Il s'agit pour Kirill de reconquérir Anna,sa copine qui l'avait largué lors de sa première vie et qu'il a retrouvée comme par hasard dans le nouveau monde,sans qu'elle se souvienne de lui tandis que lui se souvient très bien d'elle et tente pendant tout le film de la récupérer.Eh oui,tout ce bazar pour ça.Cet infernal bourrier se clora sur une fin très ouverte qui laisse augurer d'une,ou plusieurs soyons fous,suites tout aussi passionnantes.