La mise en scène du Grand bain ressemble à un pot pourris : chaque séquence imite un style différent. Il nous donne du zoom brutal à la Tarantino (ou les frères Anderson peut être), des long travellings, des contre plongés sur un oeil, des visages renversés, du montage à la Soderberg, des surimpressions, des plans léchés avec une recherche de lumière particulière (la scène du bar final notamment)... Le tout donne un côté bordélique au film. J'ai parfois eu l'impression que Lellouche ne prenait pas son film très au sérieux. Qu'ils se font plaisir entre pote.
L'alchimie se fait parfois, surtout avec Katerine qui est dans son rôle d'imbécile heureux (Katerine n'est pas un acteur, il ne fait que jouer Katerine). La scène où il se marre tout seul dans un restaurant aux vannes de la table derrière lui fonctionne bien. Efira c'est simple, je la vois, les larmes viennent. Cette femme a un visage terriblement triste. Un visage d'une femme dont l'enfant est à l'hosto, qui se fait battre par son mari, qui se prend des tanasses par la vie mais qui tient le coup. Enfin, bref.
Le tout est convenu. Il y a une certaine complaisance dans la manière de montrer ces ratés de la vie, même si parfois le ton est juste (notamment avec le personnage de Beikhti). Une vision de la poésie qui tombe dans la sensiblerie consolatrice. La fin aurait gagné à être raccourci d'1 minutes. Le happy ending où tout les problèmes se résolvent c'est lourdaud.
Et puis c'est quand même déprimant ces mecs qui n'arrivent pas à se prendre en charge et qui sont complètement dépendants de leur femme, fille, coach(e). Une sorte de constat effrayant sur la condition masculine. Au générique cette pensée étrange s'est cristallisée en moi "Les femmes sont des rivales, prends toi en main sinon elles te mangeront". Première fois que je ressens le conflit entre les sexes aussi vivement.