Ce film présente l'avantage d'être rythmé et intriguant. L'intrigue basée sur une histoire vraie se déploie gentiment. Pour autant le film demeure superficiel à plusieurs niveaux. D'abord, le lien réalisé entre la transgression de la loi par l'héroïne et le rapport au père, relève davantage du saupoudrage que d'une approche psychanalytique sérieuse. Bien que 2 traumatismes soit mis en avant chez elle, ces éléments de psychologie arrivent comme un cheveu sur la soupe, jusqu'à la scène finale entre la fille et son père. Tout cela est mielleux et un peu décousu. De la même manière, la prestation et l'engagement de l'avocat, sont loin d'un Philadelphia (Tom Hanks et Denzel Washington). Là encore, si l'ambition du film avait été de mettre en avant la judiciarisation de l'affaire, le spectateur était en droit de s'attendre à plus.
Finalement ce film est à la croisée des chemins et c'est bien ce que nous pouvons lui reprocher: entre polar, simple film d'action, film judiciaire ou lointain biopic.
Quant à la personnalité de Molly Bloom, sa presque position de victime est plus que douteuse. On y adhère difficilement. Par exemple avec l'argent sale joué dans ses parties de poker clandestines par la mafia russe. Quoi de surprenant en ce bas monde ?
Au fond, la neutralité du réalisateur cède à un film divertissant et à décharge pour son personnage central, dans un mélange des styles peu harmonieux.