Le Guépier!

Je taquine je taquine.
Il s'agit pour le coup de mon premier Visconti. J'ai adoré découvrir un tel morceau, pour autant, il n'a pas suscité mon enthousiaste de spectateur.

Certes, le film est traversé de visions picturales et sociales très fortes, mais la dramaturgie l'est beaucoup moins. On peut louer toutes les attentions portées sur la reconstitution, le regard distancié pour suggérer la nostalgie plutôt que de l'appuyer lourdement, la volonté farouche de porter son enjeu de cinéma dans des scènes d’aucun aurait trouvé anodine (la scène finale du bal est à rapprocher des réussites des scènes de mariages du Parrain et du Voyage au bout de l'Enfer)...

Mais le fait est que l'intensité dramatique manque à poindre. On nous montre des psyché très esquissées, dans le non-dit et la seconde d'après des conversations sociétales ultra pointus et directes qui ne semblent venir de nulle part. Je n'ai pas senti que le tout prenait corps.
De plus j'ai trouvé le film très ancré dans son époque en terme de réalisation. Une reconstitution un poil figée, un jeu un peu raide, des mouvements de caméra scolaires, une musique envahissante et peu inspirée,...Malgré une maîtrise et un sérieux peu commun, je n'ai pas retrouvé une force et une modernité aussi marquante que d'autres grand réalisateurs de l'histoire, ne serait-ce qu'un David Lean par exemple, pourtant contemporain de Visconti. Et ce, que ce soit dans la mise en image ou dans la construction des scènes de jeu, malgré des envies évidentes ça et là. Je dois aussi avouer que je n'ai rien appris de plus à la fin des 3 heures, que je n'en avais déjà capté en 1h30. La fin on ne peut plus abrupte n'a pas pu me contredire.

Je suis reconnaissant du moment historique que j'ai passé, de par l'envergure de l'entreprise, son poids, ce qu'elle représentait à l'époque de sa sortie, et de sa magnifique restauration...mais guère plus. Je retenterai tout de même Visconti à l'occasion.