Le titre originalement prévu, Histoire d'un aller et retour, est bien plus beau et lyrique que celui qui a finalement été retenu, La bataille des cinq armées, publicitaire, sans âme... En quelque sorte, c'était le signe annonciateur d'une conclusion qui a hélas perdu de son souffle épique.
Car oui, le gros (et seul) défaut de ce dernier volet, c'est son absence de lyrisme épique. La bataille est bien faite, mais trop froide, sans être pour autant crépusculaire (dommage, car le début avec Smaug était prometteur) : elle a le cul coincé entre deux chaises, et Jackson n'a visiblement pas réussi à un faire choix entre la noirceur lyrique de la première trilogie et la naïveté enchanteresse de l'opus précédent, faute de savoir à quel public il s'adressait, et a donc tout aseptisé pour ne froisser personne, ce qui est, ayant eu vent de l'opinion publique, raté.
Cela dit, il reste suffisamment de morceaux de bravoure (parfois un peu trop excessifs avec Legolas certes, mais ça ne m'a pas dérangé plus que ça) pour que l'action puisse se voir avec plaisir, même si je ne me souviens même plus de la musique qui les accompagnait, les décors sont magnifiques, et il y a beaucoup de clins d’œil plaisants et nostalgiques qui annoncent scénaristiquement La Communauté de l'Anneau...
Une conclusion de l'univers qui ne tient pas ses promesses mais qui n'est pas désagréable, décevante sans être ratée, et qui procure suffisamment d'attachement pour ne pas être cinglant à son égard.