Autant il avait fallu faire des coupes de chapitres entiers pour le Seigneur des Anneaux, quitte à évincer notre bon vieux et adoré Tom Bombadil, dans le Hobbit il aura été nécessaire de rajouter des éléments absents du roman de Tolkien et qui semblent parfois malvenus.


Une histoire d’amour fulgurante entre une elfe et un nain, hérésie s’il en est si l’on prend en considération les haines et mépris qui séparent les deux peuples dans le folklore, les codes de la fantasy traditionnelle. Nous avons même droit à un baiser hollywoodien post-mortem. Point de métissage en Terre du milieu même si, étreint par la curiosité, on aurait aimé découvrir la tête qu’aurait eu un mulâtre demi-elfe.


Dans cet épisode, Bilbo Sacquet, notre hobbit (la seule race où même jeune on aspire à vivre comme un retraité), est pris du syndrome dit de Jack Burton car, pourtant personnage central du film, il se trouve relégué au second plan, se fait voler la vedette par celui qui aurait dû rester un personnage secondaire. Comme Jack, Bilbo se fait assommer pendant une scène d’action et rate le plus croustillant des combats.


Les scènes de batailles sont certes irréprochables mais ressemblent plus à Warhammer, le célèbre jeu de figurines sur table, qu’à un quelconque esprit Tolkienien. Notamment le chef des nains, monté sur cochon, qui paraît sortir tout droit de l’univers exploité par Games Workshop.


Pour conclure, le moins bon d’une trilogie déclinante, où l’on se débarrasse des orques comme des pions à la chaîne, ce qui peut finir par taper sur le système.


Heureusement, on est clairement dans un film pour adulte, j’en veux pour preuve la dimension tragique du dénouement où trois nains trépassent, dont Thorin Ecu-de-Chène, le plus emblématique d’entre eux.


Et puis à la toute fin, Bilbo retrouve sa chère Comté où la paisibilité inhérente au territoire contraste avec l’aventure tempétueuse qu’il vient de vivre.


Peter Jackson aura-t-il l’outrecuidance finale de s’attaquer au Silmarillon, je le fantasme secrètement !


                        Samuel d’Halescourt

http://vicissitudesdukindred.blogspot.fr

Créée

le 9 janv. 2016

Critique lue 249 fois

Critique lue 249 fois

D'autres avis sur Le Hobbit - La Bataille des Cinq Armées

Le Hobbit - La Bataille des Cinq Armées
Vivienn
3

Legolas Tout-Puissant

Le grand débat qui restera quand à cette adaptation des aventures de Bilbon Sacquet au cinéma, c’est bien sur celui de son découpage. Trois films de deux-heure trente à trois heures étaient-ils une...

le 1 déc. 2014

189 j'aime

10

Le Hobbit - La Bataille des Cinq Armées
Gothic
4

♫ Tolkien’ Bout a Revolution ♫

[SPOILER ALERT/ALERTE GACHAGE] Suite et fin des aventures de Bilbo en Terre du Milieu. Après "Un voyage inattendu", plutôt attendu et convenu justement, et une "Désolation de Smaug" plus surprenante,...

le 21 déc. 2014

166 j'aime

43

Du même critique

La Seule Exactitude
Samueld_Halescourt
8

Un flingue avec un nœud papillon

Autant annoncer la couleur, ce livre m’a régalé. Une accumulation de courts chapitres qui traitent de l’actualité de ces deux dernières années où Finky délivre ses sublimes exaspérations, son divin...

le 10 nov. 2015

11 j'aime

1

Interventions 2020
Samueld_Halescourt
8

Compilation pour l'histoire

Outre l'arnaque d'avoir reversé dans ce volume une grande partie des précédentes interventions, on prend plaisir a redécouvrir la plupart des textes qu'on avait passablement oubliée dans l'intervalle...

le 3 mars 2021

5 j'aime

Les Portes de la perception
Samueld_Halescourt
8

L’ignoble festif a remplacé l’expérimentation scientifico-chamanique

D’abord déçu de constater que « Les portes de la perception » à proprement parler n’était en fait qu’un court texte dans un recueil qui en compte beaucoup d’autres et sur lesquels nous...

le 26 sept. 2017

5 j'aime

2