Spécialiste des blockbusters à grand spectacle, Roland Emmerich n’en demeure pas moins un réalisateur de talent qui sait aborder de vrais sujets, historiques ou d’actualité, pas toujours avec une grande finesse certes, mais d’une manière qui capte toujours notre intérêt.
Stargate, Independance Day, Godzilla, The Patriot... Tous ces films qui précèdent le Jour d’Apres ont tous en commun une mise en scène très hollywoodienne, des scènes d’action intenses et une thématique forte : l’accès à des civilisations inconnues par un Projet Top Secret, la menace d’une invasion Alien, l’arrivée d’un dinosaure sur terre, la Guerre d’Indépendance...
Le Jour d’Apres s’intéresse lui au sujet du réchauffement climatique (ou devrais-je dire dérèglement climatique), autrement dit un sujet on ne peut plus sérieux mais qui divise. Il divise parce que s’engager contre lui coûte cher, parce que cela revient à changer un certain nombre de nos habitudes, et parce que ses conséquences exactes demeurent difficiles à évaluer. Les discours des scientifiques et climatologues sont écoutés et applaudis mais peinent à déboucher sur de vraies actions. Quel impact notre « passivité » a sur notre planète ? La réponse exacte reste à ce jour inconnue mais soumise à de multiples anticipations et inquiétudes.
Partant de ce sujet de base, le film va le mettre en scène de façon apocalyptique sur un laps de temps très court. Chute drastique des températures, ouragans en séries, inondations fulgurantes, tempêtes de grêle... Tout arrive en très peu de temps de façon exponentielle, prenant la population de court. Si l’aspect temporel paraît quelque peu irréaliste, les conséquences du dérèglement climatique le semblent beaucoup moins, du moins pour tous ceux qui prennent ce sujet au sérieux. Un excès temporel volontaire pour mieux capter l’attention du spectateur : méthode plutôt efficace menée d’une main de maître par Roland Emmerich.
Ce sujet posé, 2 possibilités s’offrent pour nos personnages : migrer vers le sud ou rester à l’intérieur en se chauffant au maximum le temps que les choses se stabilisent. Ce lieu sera ici la bibliothèque municipale de New York, ensevelie sous la glace. Jake Gyllenhaal et ses compagnons vont y survivre dans l’attente de la mission de sauvetage...
Tel un symbole de la nature qui reprend ses droits quand l’Homme est à l’arrêt, la scène des loups dégage une force authentique face à l’action destructrice de l’être humain sur terre.
En résumé, je qualifierai ce film de bon, dans son scénario comme dans son déroulé. J’en aurais toutefois attendu plus, dans sa réflexion, ses pistes et son analyse des choses.