Parler de n'importe quoi, avec et au nom de n'importe qui, par n'importe quels moyens et dans n'importe quelles circonstances... Vous avez dit culture ?


BHL, célèbre avatar télévisuel en forme de prêche-bobos, âne savant dandy de la dernière mode, politique girouette au bras kilométrique à force de réseaux ou encore ( ou très peu ) philosophe poli-vaillant ( intellectuel agrégé, norme-à-rien, écrivaillon prolifique, goûteur de pâtisseries, médiateur suisse, causeur de petits effets, acteur du petit écran et donc du grand...) a ceci de particulier que sa seule, unique et très courte incursion dans le cinéma arbore un nom qui en dit long : Le Jour et la Nuit. En effet si le Septième Art se porte garant de mettre en lumière notre monde ledit BHL n'a pas son pareil pour l'embourber toujours plus loin, toujours plus haut, toujours plus fort ( toujours plus tout ! ) dans les marasmes de sa prétention, invraisemblable machine à lieux communs aussi rayonnante qu'un soupirail en fin de service. Avec son savoir-faire exceptionnel d'incompétences en tous genres ( techniques, narratives, dramatiques, esthétiques...) le bonhomme prouve de manière assez comique sa formidable capacité à résumer ce qui le sépare du Cinéma par le seul biais d'un titre aussi creux qu'une montgolfière...


Le Jour et la Nuit, c'est quoi ? De la culture se donnant des formes en récupérant des fonds de tiroirs ? Un énorme truc moche ressemblant à un pot de miel infesté, échoué sur un transat ou à une culotte transparente flattant mollement l'entrecuisse de ces dames ? L'un des castings les plus étonnants jamais réunis pour une production française ? Un Maurice Jarre et un Willy Kurant forcément soudoyés par ce coquin de perroquet dysentérique du doux nom de Lévy ? Une grosse merde ? Oui...


Il ne faudrait pas s'étonner de voir Alain Delon incarner un écrivain désabusé sollicité par un Karl Zéro en pleine effervescence cinématographique ; de voir Arielle Dombasle se prétendre actrice face à une Lauren Bacall aussi transparente qu'une illusion d'optique ; de voir Xavier Beauvois jouer les Casanovas du dimanche dans la gigantesque hacienda tenant lieu de décor... Tout est extrêmement mal filmé, ridicule, nombriliste ( Delon n'est rien de moins que l'alter ego de BHL, visiblement en panne totale d'inspiration puisque Le Jour et la Nuit ne raconte rien, ne dit rien, n'apporte rien ) et moins involontairement drôle que franchement énervant.


Mauvais procès que cette critique acerbe ? Peut-être, finalement... En fait, j'ai de la sympathie pour BHL. Je l'imagine seul, au sommet de sa gloire, en train de diriger sa montgolfière par-delà l'Humanité ignorante, contemplant ses pairs avec du flou dans le regard, chevelure au vent et chemise échancrée. Je comprends BHL, un peu. Je suis un peu philosophe, aussi. Bref j'ai de la sympathie pour lui car, en fin de compte, il n'a pas fait que des mauvaises choses. Et pis c'est vrai que Citizen Kane fait quand même un peu chier ! Humm... Enfin, pas trop quand même. Voilà. Bon, sur ce je m'en retourne à la découverte du vrai Cinéma, de celui qui me transporte et me bouleverse, de cette grande famille composée des Kubricks, Tarkovskis et autres Lars Von Triers... Je ne suis finalement qu'un très, très vilain garçon !

stebbins
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le 8 mai 2015

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