Lorsque j'entrepris d'écrire cette critique, j'ai voulu revoir le film car mes souvenirs n'étaient pas clairs. Et j'ai bien fait. Au départ je comptais donner une note plutôt bonne étant donné que j'avais apprécié le film, mais bon, à 15 ans, visiblement, j'étais un peu moins exigeant.

Comment définir le synopsis ? Déjà, là un problème se pose étant donné que Guillermo Del Toro tente de mélanger les genres. On va se contenter de dire que c'est l'histoire d'une petite fille qui, allant avec sa mère chez son beau-père, officier tyrannique, dans un camp militaire espagnol en 1944, rencontre un insecte mystérieux qui la guide vers un labyrinthe en ruines, où elle y rencontre un faune. Ce faune dit à la jeune fille qu'elle est une princesse emprisonné dans un corps mortel et que pour rejoindre son royaume avec les êtres de la nature et quelques créatures fantastiques, elle doit affronter trois épreuves. Le tout se passant sur un fond de guerre civile dans les bois avec d'un côté l'armée de Franco, et de l'autre des maquisards bien décidés à l'emporter face à l'oppression...

Ce fameux mélange des genres perturbe car il n'est pas vraiment réussi. On ne sait pas comment définir le film. Il y a deux histoires parallèles. Le côté historique est vraiment mal mené par Guillermo Del Toro. Les scènes sont prévisibles, il n'y a aucun suspens et les personnages sont caricaturaux de par leur manichéisme. A la limite de l'acceptable. Soit, acceptons le. Mais le titre semble nous orienter clairement vers le côté fantastique du film, alors allons y,parlons en. Ca aurait pu être mieux si le réalisateur s'était plus appuyé sur ce fameux côté mystérieux. Il y a quelques idées, mais elles sont mal exploitées et encore une fois, on tombe dans le prévisible, voir, le caricatural.

Ce qui m'a le plus choqué ne réside pas tant dans le scénario en réalité mais dans le caractère des personnages. On a l'impression d'assister à une fresque exposant l'égoïsme pur rendant les personnages tout plus antipathiques les uns que les autres. Seulement, je doute que ce soit volontaire. Tous les personnages défendent pleinement leur liberté, sous tous les aspects, à la recherche du pouvoir, avec un individualisme exacerbé, y compris la jeune fille à travers ce côté fantastique. C'est clairement agaçant et réduit les personnages à des bribes de personnages. On a l'impression qu'ils ne sont pas travaillés, ils sont extrêmement simples et vides. Le pire d'entre eux est probablement Sergi Lopez dans le rôle de l'officier. Il est pire que jamais. Ses dialogues sont grotesques, son rôle incroyablement creux et surjoué, et il ne faut pas se mentir, Sergi Lopez ne sait pas donner son charisme à cet officier militaire. A côté, on a une petite fille têtue, agaçante et égoïste qu'on a presque envie de frapper.

La réalisation est très hétéroclite. On a de bonnes choses, et d'autres qui relèvent de l'amateurisme. Tout d'abord, les changements de plans. Le coup de "la caméra passe derrière un arbre, l'écran devient noir et paf on se retrouve ailleurs", une fois c'est pas top déjà, mais quand on se retrouve avec ce même changement de scène 5 ou 6 fois, on se pose des questions. Le film n'est pas très bien agencé de plus, probablement à cause du mélange des genres raté. C'est dommage, on aurait pu arriver à quelque chose de mieux si tout ça avait été plus travaillé.
Les bons points résident selon moi dans la teinte particulière du film (ou du cinéma espagnol en général). Le travail des couleurs et contrastes est assez intéressant et l'image est plutôt agréable, notamment dans les scènes fantastiques.

En somme Le Labyrinthe de Pan aurait pu être un bon film, vraiment, mais on se retrouve avec un film brouillon, qui gaspille son potentiel par un casting raté, des personnages peu approfondies avec qui on a du mal à entrer dans l'histoire, et une trame mal définie. La réalisation un peu amateur par moment peut agacer. C'est bien dommage...



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le 16 mars 2011

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Brikabrok

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