C'était horrible chef, il y avait des putes partout.

Je reste on ne peut plus sceptique sur le dernier Scorsese. Tout les éléments qui me donnent envie de m'enthousiasmer sont ceux qui finalement me le font détester. Sur le papier, tout est réuni pour que ça colle, et pourtant non, ça ne colle pas. L'univers hyper speed de Jordan devrait me délecter, j'ai envie de saluer le parti pris ultra rythmé du film, ça n'arrête pas et mon petit coeur bat à toute vitesse... Jusqu'à ce que j'ai l'impression de regarder non plus un film mais une série de clip MTV sans même un peu de pubs débilitantes pour souffler. Son personnage est délicieusement cynique, crasse, sympathique, barré... Et d'un seul coup je ne supporte plus de voir Di Caprio cabotiner, se tortiller, baver. Point de saturation sans retour possible, qui me donne envie de crier au scandale : pourquoi en faire autant? Pourquoi se mettre à gueuler LUUDEEEESSS trente fois par secondes, comme si on avait pas compris qu'ils étaient défoncés? Pourquoi des putes par grappes, par camions, par conteneurs, par centaines de milliers jusqu'à ce que ça ne soit plus subversif mais franchement vulgaire? Pourquoi tous ces films sur des personnages creux finissent par devenir les plus vides et chiants possibles? Serait-ce un indice que, les gars, franchement, fini avec les traders sans coeur au nez plein de coke, on a largement fait le tour du sujet? J'ai envie de sauver le film, parce que j'ai malgré tout passé un bon moment - toujours à deux doigts de la saturation cela dit. Mais je n'ai pas eu envie de sauver The Bling Ring, ou Spring Breakers, ou Cosmopolis. Et franchement, si je veux être honnête, Le Loup de Wall Street n'a pas plus pour se rattraper que ces autres films, tous tournant autour d'une nouvelle génération de débiles décérébrés, vacuum humains bons à jeter, sans autre ambition que de taper de la coke en gueulant "Fuck me I'm famous". Et franchement (bis), si le cinéma devient synonyme de "payer 10 euros pour voir le même programme que si j'allumais ma TV en me branchant sur W9", je ne suis pas sûre qu'il faille crier au génie et continuer à soutenir une esthétique du vide qui commence sérieusement à me les briser. Je suis à la limite de supprimer Moins que Zéro de mon top 10 -c'est dire- parce que ça fait trente ans que tout le monde brosse autour de la même idée.
Bref. Le film reste sympa hein. Mais par égard pour ce que Scorsese a su pondre d'autre, j'ai décidé de ne pas le soutenir pour le coup.