La jeune salariée d'une grande maison d'édition, Daphné Despero (Alice Isaak) entend parler d'une salle des romans refusés au sein d'une bibliothèque municipale, dans une petite ville portuaire paisible du Finistère. Elle y déniche un joyau qui attire son attention, Les Dernières heures d'un amour, relatif à la fin du poète Pouchkine, brillant et richement documenté. Or, il est signé du nom du pizzaiolo du village, Henri Pick, récemment disparu. Le roman devient un fort succès commercial.
Intrigué, le présentateur-vedette d'une émission-phare en matière littéraire, Jean-Michel Rouche (Fabrice Luchini), s'intéresse inévitablement à ce qui devient un événement. Il invite la jeune éditrice, la veuve et la fille, au fort tempérament (Camille Cottin). Il constate la grande valeur de l'oeuvre, et s'étonne de l'origine sociale et professionnelle de l'auteur, resté dans l'ombre de tous, y compris de sa famille. Cela renforce les doutes du journaliste, ce qui vexe effroyablement l'épouse de l'auteur défunt.
Après cet esclandre, il mène l'enquête, se brouille encore avec la famille en se rendant sur place, investit la bibliothèque locale longuement, mène plusieurs pistes, pour remonter jusqu'au bon auteur, qui se démasque en partie.
Adapté d'un roman de David Foenkinos, que je n'ai pas lu pour l'heure, ce film m'est apparu jubilatoire. Certes taillé sur mesure pour l'acteur principal, grand amateur de littérature dans la vraie vie, il permet de rôder au mieux l'ambiance quasi-policière dans un domaine inattendu, sophistiqué, entrant dans un monde simple, en apparence à l'opposé de celui attendu, ce qui constitue un mécanisme aussi classique qu'efficace de constitution d'une comédie. L'intrigue est bien menée, au moyen d'un humour sarcastique, assez sombre mais réel. Il vaut bien la peine et fait passer un bon moment.