Le Pacte des loups, film d'aventure à la française, visait manifestement, lors de sa sortie en 2001, à assurer un spectacle au niveau de ce qui se faisait outre atlantique.
Avec des figures aussi emblématiques que Samuel Le Bihan, Vincent Cassel et Mark Dacascos, il y avait de quoi mélanger l'histoire, l'aventure et l'action. Pour l'histoire, Jean-François Stévenin, prêtre fanatique, apportait la caution religieuse sectaire et Jean Yanne, très pince sans rire, l'irrévérence cléricale. Pour l'aventure, Emile Dequenne et plus encore Monica Belluci transportaient la grâce et le mystère ; Pour l'action, le trio précédemment cité allait se surpasser.
Outre des paysages sublimes, on avait eu droit à une galerie de costumes somptueux et des décors tout à fait crédibles. La production avait mis le paquet. Bon, peut-être un peu trop parfois. Les armes et les techniques utilisées lors des combats s'étaient avérées bien loin de l'esprit du XVIIIème. Un chaman indien qui pratiquait le kung-fu, c'était magnifique à l'écran mais pas tellement dans l'esprit du Gévaudan de l'époque. N'empêche, le film avait de l'allure et le mystère de cette conspiration avait le mérite de nous immerger dans une histoire fantastique à défaut d'être historique. Un souffle romanesque soufflait sur le récit et tant pis pour la crédibilité. Il y eut nombre d'amateurs dont je fis partie pour se régaler de ces chorégraphies martiales soignées avec un Mark Dacascos au sommet de son art. Les ralentis choisis de Christophe Gans et le bruit des impacts des coups donnaient une puissance brutale aux combats.
Le plus gros bémol de ce film, déjà à l'époque, fût le traitement visuel de la bête. Massive, mal réalisée en images de synthèse plutôt grossières, elle tenait davantage du dinosaure que du félin. Les scènes de combat dans lesquels elle apparaissait frisaient parfois le ridicule.
Dommage pour le sujet du film.
Il n'en demeure pas moins qu'une forme de fascination pouvait captiver le spectateur à voir tous ces acteurs de talent se tourner autour dans un jeu subtil de séduction ou de menaces plus ou moins voilées. Et puis la musique, envoûtante, finissait d'inspirer un voyage en un monde réaliste et onirique à la fois.
Pour ceux qui avaient choisi de signer le pacte avec cette oeuvre, l'aventure avec les loups pouvait commencer.