Ce nouveau film de Ceylan dure plus de 3 heures, mais se laisse regarder sans ennui, comme une escapade dans ce coin des Dardanelles.
Sinan vient de terminer son cursus universitaire à Canakkale (anciennement Troie). Il rentre à Cana dans l’appartement où vivent ses parents et sa soeur. Son père, Idris, instituteur, dépense une partie de son salaire dans les courses et passe son temps libre dans le village familial. Il y retrouve son chien et tente de creuser un puits dans un pré aride, en échafaudant des projets agricoles pour sa retraite.
Sinan et sa soeur ont du mal à comprendre Idris, ils le perçoivent comme un raté. La mère de Sinan qui a beaucoup aimé son mari cherche à le défendre malgré un certain désarroi.
Sinan a écrit un roman « le poirier sauvage », il cherche des fonds pour le faire éditer. Il frappe à plusieurs portes, sur le chemin il rencontre diverses personnes avec lesquelles il discute. Les débats sont plus ou moins intéressants, parfois difficiles à suivre. Petit à petit Sinan, présomptueux et antipathique gagnera en humilité.
Le film vaut vraiment le déplacement pour la façon dont Nuri Bilge Ceylan décrit la relation père/fils. Les dialogues vraiment réussis et émouvants sont ceux qui se déroulent entre Sinan et sa mère, Sinan et son père ou Idris et sa femme. La façon délicate de filmer les paysages de la Turquie est aussi une bonne raison de visionner ce film.
Ainsi pour ma part une mention toute particulière (et le nombre d’étoiles) à Murat Cemcir (Idris, le père) dont le rôle poignant et le jeu tout en sensibilité m’ont paru exceptionnels.
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