Tableau, mon beau tableau, dis-moi qui est le plus laid !

Devant son portrait peint par son ami Basil Hallward (Lowell Gilmore), Dorian Gray (Hurd Hatfield) fait le vœu de rester éternellement jeune. Mais voilà qu’il est exaucé, et que c’est son portrait qui subit les flétrissures des vices de Dorian Gray…


Il est des œuvres littéraires si monumentales que les adapter au cinéma est à la fois une obligation et un pari insensé, tant le risque est omniprésent. Le Portrait de Dorian Gray, chef-d’œuvre du génial Oscar Wilde, mais également chef-d’œuvre de la littérature tout court, est au sommet de ces œuvres.
En l’adaptant, Albert Lewin décide d’être aussi fidèle que possible au roman de base, et c’est sans doute ce à quoi il doit la réussite de son film, qui parvient à retranscrire tout le talent de l’écrivain anglais pour les dialogues. Un talent pour l’écriture des personnages, également, qui se retrouve dans le choix d’un casting excellent, à commencer par un George Sanders brillant dans le rôle du cynique Lord Henry Woolton, mais également un Hurd Hatfield énigmatique à souhait qui fait un Dorian Gray à la limite de la perfection, et qui a en outre la chance de voir Angela Lansbury et Donna Reed être les deux femmes de sa vie. A cela, il faut ajouter une mise en scène qui fait de ce film une véritable leçon de cinéma, aidé par la photographie superbe d’Harry Stradling Sr.
Malgré un certain classicisme qui empêche peut-être de ressentir toute la puissance des enjeux dramatiques du roman sur la fin du film et un narrateur un peu trop présent, ce Portrait de Dorian Gray n’a aucune peine à convaincre et à nous rappeler que de tous les romans de la littérature anglaise, celui de Wilde est sans aucun doute celui à lire en priorité.

Tonto
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le 17 juin 2017

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