‘Le Prénom’ est un film amusant, mais en tant qu’adaptation de pièce de théâtre, il souffre de quelques lourdeurs.
La force de l’œuvre, c’est évidemment ses dialogues de vaudeville. Les piques entre personnages se succèdent à un rythme effréné, les commentaires de chacun se succèdent pour chasser le silence, les grandes déclarations ponctuent les moments forts du récit : on finit même par regretter que l’écriture des dialogues soit aussi travaillée. Le texte est plutôt bon et très divertissant, mais l’ensemble manque parfois de véritable spontanéité.
On peut d’ailleurs faire le même reproche à la trame du récit. Si le débat initial autour du prénom de l’enfant de Vincent est rafraichissant et plutôt intelligent, le film se perd par la suite en morales pompeuses. On sent que les rancunes éclatent un peu de manière forcée, et les auteurs s’efforcent d’éviter tout manichéisme (même si Elisabeth sort en grande gagnante de ces joutes verbales). Heureusement, quelques retournements de situations ramènent le film dans un cadre plus comique.
Le casting laisse également une impression mitigée : Patrick Bruel est vraiment à l’aise dans ce rôle d’agitateur culotté et Guillaume de Tonquédec est également très bon, mais ce n’est malheureusement pas le cas de Valérie Benguigui et Charles Berling, qui ont tous les deux tendances à surjouer lorsque la conversation dépasse les banalités. Au moins la mise en scène est satisfaisante (malgré l’introduction à la Amélie Poulain peu pertinente).
Une comédie aux dialogues inspirés, parfois un peu trop bien-pensante.