Jean-Luc Godard est indéniablement un monument du cinéma hexagonal, tant son œuvre est fondatrice, à un point de vénération qui frôle parfois (souvent ?) le ridicule, à voir tous ces journalistes spécialisés manger dans les mains de Papy Godard qui les méprise absolument. Parlons de mépris, justement, celui de Godard, mais pas celui avec Brigitte Bardot. En effet, Godard nous est présenté ici comme un être humain oscillant entre l'autisme désagréable et l'être humain carrément infect. Hazanavicius peint un portrait déplorable du cinéaste, tout en essayant de tourner comme lui (moins bien, cela va de soi). Trêve de moqueries cela dit, car l'objet servi ici reste cependant assez brillant, jouant avec le quatrième mur en permanence, dans des scènes toujours inventives (à l'image de cette séquence où les personnages parlent tandis que leurs pensées sont en sous-titres) et pleines d'autodérision. Si les procédés sont gros et voyants, on saluera tout de même un pur objet de cinéma, qui quoique imparfait a le mérite de fonctionner plutôt bien.