Celles et ceux qui me suivent savent à quel point je ne suis pas fan des 'biopics' et autres 'inspiré de fait réels'.
Dans 'Chippaquiddick' il y a une deuxième couche, c'est le parti pris. En effet, les protagonistes de cette affaire abracadabrantesque sont tous morts, ce qui s'est réellement passé sur ce pont a disparu avec eux. Devant ces possibles, le réalisateur choisit. Il prend parti, non pas concernant les individus, mais concernant les faits, et c'est cela qui me gêne plus que tout.
Dans le cas d'une histoire romancée, la liberté est totale, mais dans une œuvre, la première dans ce cas, destinée à traiter d'un sujet réel, il y a fort à parier que la parole cinématographique emporte l'adhésion du plus grand nombre, fatigué, ou simplement peu curieux de creuser pour en savoir plus. La thèse partisane n'est plus une simple thèse, mais apparaît comme la nouvelle vérité. Et c'est cela que je condamne.
Pour ce qui est du film en lui même, il n'y a pas grand chose à dire, c'est propre, bien réalisé, plutôt bien joué, un peu long toutefois. Du bon produit bien formaté étasunien, mais sans grand enthousiasme.
Ceux qui sont intrigués ou simplement intéressés par cette pantalonnade utiliseront avec plus de profit l'heure quarante six que dure le film à une recherche personnelle qui ne leur apportera pas plus de réponse, mais qui au moins sera neutre sur les faits et les dix heures qui ont suivi.
On pourra s'en passer.