Apothéose d'une décennie de travail, récompensée justement par 11 Oscars, le troisième et dernier volet de la trilogie du Seigneur des Anneaux, majestueux, féérique, poétique, s'avère encore plus impressionnant aussi dans sa forme que dans son fond de ses deux illustres prédécesseurs. On y voit ici clairement le travail acharné de Peter Jackson pour ce qui est son roman préféré mais aussi une interprétation plus dramatique, les acteurs étant tellement imprégnés de leurs rôles respectifs que l'on a désormais du mal à se souvenir d'eux autrement que dans leurs rôles.


L'histoire continue et se termine donc dans les larmes et le sang pour ces compagnons dévastés, nous amenant avant la bataille à de nombreux nouveaux rebondissements tels l'inévitable trahison de Gollum dans le tunnel du Col de Cirith Ungol où vit la terrible araignée géante Arachne. Évincée de la fin du deuxième film par souci de rythme, elle fait ici une effrayante apparition, horrible et carnassière tandis que notre fameux Gollum s'avère ici tout simplement encore plus exécrable que jamais, prenant possession du pauvre Frodon, blafard et éreinté, joué avec précision par Elijah Wood. La relation de ce dernier avec son ami et compagnon de toujours, le fidèle Sam, est ici poussé à son paroxysme, Jackson leur conférant une relation intime déchirante.


C'est d'ailleurs avec une profonde réussite que le réalisateur néo-zélandais parvient, à travers cet ultime opus, à transcender chacun des (nombreux) personnages et à leur donner à chacun leur rôle décisif, n'épargnant aucun détail pour un final de toute beauté. De la sanglante prise d'Osgiliath à l'impressionnant siège de Minas Tirith en passant par la route de Dimholt où gît depuis des siècles l'Armée des Morts, le film est gorgé de séquences d'action époustouflantes, de batailles inégalées et d'une fantaisie sans pareille. Et si certains pourront se lasser de ces longs affrontements, il est vrai parfois interminables, le long-métrage n'en demeure pas moins hypnotisant, la qualité de l'image et le souci narratif prodigieux de Jackson étant tout simplement bluffant de justesse.


Quitte à ne pas répéter les mêmes qualités que les précédents films, citons pour Le Retour du Roi des passages purement mémorables comme la bataille finale, le prologue sur Gollum ou encore ce magnifique passage lorsque Pippin chante pour Denethor, le détestable père de Boromir et Faramir. Bref, concluant sa trilogie admirablement tout en proposant à nouveau un blockbuster résolument épique, Peter Jackson réussit l'impossible et s'approprie définitivement le genre difficilement adaptable à l'écran de l'heroic fantasy.

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le 2 avr. 2019

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