J'ai dégusté son foie avec des fèves au beurre, et un excellent Chianti.

Alors, par ou commencer ? Je ne sais pourquoi, mais alors que je ne m'intéressais pas au cinéma du tout, je suis tombé par hasard sur des photos de ce film, montrant Anthony Hopkins et son masque l'empêchant de mordre. Ma réaction ? Une fascination, une drôle de fascination malsaine envers ce monstre humain que l'on idolâtre. Je me suis donc décidé de regarder "Le Silence des Agneaux". Je ne connaissais pas Jonathan Demme, ni Thomas Harris, ni Joddie Foster.
Une fois vu, une simple réaction : relancer le film.
Ce film m'a bouleversé.
L'ambiance tout d'abord de ce film sombre et qui nous tient sans interruption dans cette ambiance glauque et oppressante. Le jeu d'acteur fabuleux d'Anthony Hopkins et de Joddie Foster, qui créent parfaitement ce décalage entre cette jeune stagiaire du F.B.I parfaite et ce monstre dérangé et manipulateur.
L'asile... L'asile est simplement noir, dans ce qu'il nous envoie.
Buffalo Bill est d'une folie tellement sadique et dérangé que cela en devient beau.
Les dialogues sont d'un calme tel qu'ils en sont effrayants.
Et étant bien sûr très fan des histoires d'Hannibal Lecter, j'ai lu le livre, et l'adaptation est tellement réussi qu'elle arrive à faire ressentir plus de frayeur que l'oeuvre originale...


Pour moi, "Le Silence Des Agneaux" reste et restera un chef-d'oeuvre à tout jamais. Il est le film qui m'a donné envie de culture cinématographique, celui qui m'a même poussé à lire, celui qui m'a donné envie de faire du cinéma, et sera pour toujours l'oeuvre d'art la plus influente de ma vie.


NOUVELLE CRITIQUE 2017


UN FILM FEMINISTE


Il a bien une chose que personne ne peut contredire par rapport à l'oeuvre de Demme, c'est que le traitement de son personnage principal (Joddie Foster) est fait de manière totalement désexualisé. Rien que le début montre un traitement de la femme différent. Nous avons beau avoir Joddie Foster, qui est une femme magnifique, elle est introduite dans l'intrigue par un footing, en tenue de sweatshirt imbibée de transpiration, et aucun artifice sublimant sa beauté.
Demme va aussi nous présenter ce que c'est d'être une femme dans un milieu d'hommes. Dès qu'elle finit son footing pour aller à sa convocation, Starling se retrouve dans le hall du Q.G du F.B.I, composé essentiellement d'hommes, puis va dans un ascenseur. Dans cedit ascenseur, elle se retrouve seul au milieu de cinq ou six hommes. Elle est petite, habillé discrètement en gris, tandis qu'eux sont grands, imposants, et habillés en rouge. Elle est clairement l'intrue, et comme opressée par ce milieu masculin.
Starling, bien consciente qu'elle évolue dans un mileu machiste, n'est pas dupe. Elle a conscience de tout cela et va en jouer tout le long du film pour arriver à ses fins. Demme ne nous la filme pas comme une manipulatrice sadique, mais au contraire, comme une femme intelligente, se servant de cette bétise la plutôt que d'en être victime.
Lorsque Staring commence son enquête et va fouiller le garage de Raspail, l'ancien patient de Lecter, ancien amant de Buffalo Bill, elles est filmée de manière extremement feministe. Féministe comment ? Tout simplement en filmant Starling comme on filmerait un homme dans un film policier, sans appuyer son sexe. Demme va additionner des attributs masculins, qu'il va instaurer sur Starling. La porte du garage est bloquée, Starling sort un cric de son coffre de voiture pour soulever la porte. Le simple fait de la voir utiliser des outils mécaniques, et de montrer qu'elle sait s'en servir est, pour l'époque, très féministe.
En passant par la porte du garage, un clou lui déchire son pantalon de costume, et s'enfonce dans sa peau. Ses habits sont déchirés, elle saigne; et ne fait pas de cas de tout ça. Demme la filme encore une fois dans une situation masculine.
Lors de la scène d'inspection du cadavre de femme trouvé dans le fleuve, Demme nous appuie encore une fois la pression qu'une femme a dans un milieu masculin. Crawford part avec le shérif pour discuter seul à seul, et Starling reste seule. Autour d'elle, tous les officiers de police de la ville la regardent, et aucun ne détachent son regard de cette jeune femme, présente ici comme un O.V.N.I.
En avance sur son temps, Demme nous montre aussi des moments ou Starling va utiliser son autorité sur ses collègues étant ses seconds. Les hommes la regardent en la jugeant, et ne l'écoute pas. Ainsi, il appuie certains problèmes d'inégalités sexuelles dans des milieux de travail.
Quand Starling va faire inspecter l'insecte trouvé dans la bouche de la dernière victime de Buffalo Bill, l'un des specialistes en insecte ne cache pas son envie de faire plus ample connaissance avec Starling. Il est doux, charmeur, et drôle. Starling réagit face à cela de manière surprise. Elle qui subit des remarques à longueur de journées se retrouve face à un homme qui s'intéresse à elle, et qui ne va pas s'imposer à elle. Elle est touchée, sourit, et refuse les propositions de l'insectologue, mais d'un ton voulant dire "ça me touche."
Dans toute cette intrigue policère, Demme se permet une seconde de répis, pour avoir une seconde de complicité entre femmes policières. Quand Clarice va voir Lecter après son transfert, elle croise une femme policière entouré de collègues masculins. Les deux femmes se lancent un regard complice, comme pour montrer que Starling n'est pas la seule femme à galérer dans ce milieu.


CLASSIQUE HOLLYWOODIEN


Bien que ce film soit extrèmement original, il doit son succès au box-office à la raison de Demme, qui a gardé tout de même des codes de réalisations très propres au film Hollywoodien. Par exemple dès le début, ou un homme informe Starling qu'elle est convoquée dans le bureau de Crawford, filmé de dos, et qui lorsqu'il se retourne, il nous informe dans quel contexte va se dérouler l'intrigue, tout simplement en rapprochant la caméra du visage de son sujet masculin, qui porte une casquette avec écrit en caractères gras "F.B.I". Des codes basiques de ralisations hollywoodiennes.
Lorsque Lecter parler à Starling de prochaine victime, Demme transitionne de suite sur plan dans la voiture d'une jeune femme, écoutant de la musique. Ce genre de transition peu subtile est encore une fois, une manière de garder au film, ce côté hollywoodien.
Demme reprend ce genre de découpage lorsque Starling va chez Bill, alors qu'elle ne sait qu'elle est chez lui. Nous le savons, et elle non. La pression monte car il nous montre notre héroine face au criminel le plus dangereux actuellement, et elle ne le sait. C'est une manière de faire très classique mais qui fait garder à Demme ce côte hollywoodien. Il garde ça jusqu'à la fin du film, car Starling va vori des papillons et comprendre chez qui elle est. Lorsqu'elle veut l'arrêter, il s'échappe et il l'emmène dans son sous-sol, qui est un vrai labyrinthe, que Bill connait, et que Starling ne connait pas. Pour nous faire ressentir la tension de Starling, Demme filme en vue subjective, et nous fait voyager dans ce labyrinthe.
Bill éteint le courant, et met des lunettes nocturnes. Starling se met à devoir voyager dans le noir, dans un endroit inconnu, et elle ne le sait pas, mais l'homme qui veut la tuer peut la voir, et elle non. On passe de la vision de Starling, à celle de Bill.


INTRODUCTION AU NOUVEU LIEU


On remarque très vite aussi que Demme, à chaque début de séquence se déroulant dans un lieu encore inconnu au spectateur, va le filmer en plan d'ensemble, avec un début de dialogue en "off".
Quand Starling arrive dans les bureux du FBI, la caméra nous fait découvrir le lieu en même temps qu'elle. La caméra suit le regarde de Starling, bouge quand ses yex bougent, et s'arrêtent seulement quand son regard se pose sur quelque chose.
Première scène dans l'hopital de Baltimore, la règle ne change pas. Voix off de Chilton avec un plan d'ensemble du batîment.


CRAWFORD ET STARLING


Lorsque Starling arrive dans le bureau de Crawford, elle est choquée et intriguée par toutes ces photos collés au mur, montrant les crimes du tueur en série le plus cherché du moment: Buffalo Bill. Elle en est obnubilée, puis Demme nous montre son visage. Derrière elle, Crawford est debout, flou, elle ne le voit pas. Demme nous laisse le temps de nous demander depuis combien de temps est-il la à la regarder, avant de le faire parler.
Crawford parle à Starling de manière neutre, il ne la juge pas sur son sexe, sa jeunesse et son manque d'expériences. On le voit extrèmement cerné pendant qu'il parle de Buffalo Bill, on comprend que cette affaire lui détruit la vie, et son sommeil.
Quand Crawford parle à Starling de l'affaire de Buffalo Bill, il explique des détails horribles, et fait face à des photos horribles. Il reste de marbre face à tout cela, alors que Starling est à deux doigts de vomir. Demme nous appuie tout de même le fait que Starling est encore une débutante qui n'a pas vu grand-chose d'autres que l'école, et nous appuie l'ancienneté de Crawford dans ce genre d'affaires.
On remarque aussi que lorsque Crawford pose une question, Starling répond comme une première de la classe. Elle vit cette affaire à résoudre comme un teste qui lui permettra de faire sa place au F.B.I.
Au fil des conversations, on remarque que Crawford a beaucoup de connaissances sur Lecter. Demme veut nous faire comprendre qu'eux deux partagent un passé commun.
Malgré que Crawford montre peu de sentiments, il va petit à petit en montrer pour Starling. Pas de sentiment amoureux, mais il va lui dire qu'il la respecte, et qu'il la trouve très douée. Crawford va se présenter à Starling comme un père, et va être l'un des seuls hommes de l'histoire qui ne verra pas Starling de manière sexuelle.
Après l'arrestation de Bill, Crawford redit à Starling qu'il la respecte. Il montre qu'elle compte pour elle, mais garde une distance tout de même.


CHILTON ET STARLING


Demme nous introduit Chilton en le filmant nous parler de Lecter comme d'un animal. Ses mots sont horribles et bas, métaphore de ce qu'il est.
Chilton va se montrer très dragueur face à elle, et Starling ne va pas en faire de cas au début, puis, plus le temps passe, elle va prendre de l'assurance et oser lui dire non, et lui énumérer ce qu'elle n'aime pas chez lui.
On remarque très vite que Chilton aussi a des problèmes psychologiques. Il manque d'ego eta un complexe d'infériorité, qu'il masque justement en essayant d'avoir l'air confiant, et en abusant de ses pouvoirs.


LECTER ET STARLING


Demme sait comment appuyer la fascination autour de son personnage de Lecter. Quand Chilton emmène Starling jusqu'à la cellule du sous-sol de Lecter, on remarque que plus ils s'en approchent, plus la lumière manque, et si elle est présente, elle est de plus en plus opressante.
Quand Starling avance dans le couloir du sous-sol, les cellules alentours sont tous composés de patients malades, plutot actifs, tous ayant une activité symbolisant leur maladie. Quand on découvre Lecter, on le voit debout, statique, attendant Starling avec un grand sourire. Cela est symbole aussi de sa folie, il la contrôle, et est en accord avec, ce qui le rend d'autant plus effrayant.
Quand la conversation commence, Lecter évoque très rapidement Crawford. Les phrases qu'il en dit indique très clairement qu'eux deux ont un passé en commun, et que Starling n'est pas au courant de beaucoup de choses.
Leur première conversation est un duel. Starling lutte pour rester le plus cordiale et formelle possible, afin de garder une certaine distance, alors que Lecter, lui, va répondre par des phrases informelles, et tenter d'instaurer une proximité entre eux. Plus cettedite première scène avance, plus la caméra s'approche des visages, ce qui multiplie la presion à travers les dialogues.
Lors de leur deuxième rencontre, Starling reste formelle. Ayant été victime de la pluie, Lecter lui ofrre une serviette pour qu'elle se sèche les cheveux, toujours dans le but de briser cette distance que Starling arrive à préserver. Lors de cette deuxième rencontre, Lecter dévoile sa folie en montrant qu'il a un tour d'avance sur tout le F.B.I sur l'affaire, et qu'il sait qu'il aura une prochaine victime.
Lors de leur troisième rencontre, Starling va proposer à Lecter de donner les informations qu'il est seul à connaitre au FBI. En échange, il aura le droit à une cellule beaucou plus confortable. Lorsqu'elle lui dit ça, elle essaye de le manipuler, et montre qu'elle a pris de l'assurance auprès de lui.
Etant un fervent psychologue, Lecter va comprendre tout cela, et va faire en sorte de le renverser.
Il parle franchement à Clarice et va percevoir deux choses chez elles. Elle a un grand trouble de l'enfance, et a une envie de s'asexualiser.
Afin de la déstabiliser, Lecter ne va cesser de la sexualiser, en hypothésant que tous les hommes autour d'elles veulent coucher avec, et va faire de subtiles références à son enfance.
Lecter va très vite montrer une grand observation des détails, et plus le film passe, plus on va comprendre que peut importe les conditions, il a une longueur d'avance sur tout le monde.
Lecter fascine aussi par son insolence. Il est un vieil homme calme, mais est insolent et l'est auprès de gens comme la sénatrice, qui pourrait le libérer. Il joue de la folie dont on l'accuse pour effrayer encore plus les gens autour de lui. Il se prmet aussi l'insolence car il est le seul à pouvoir les aider, et il sait bien que sans lui, le FBI ne trouvera jamais Bill.
Lors de leur quatrième rencontre, après le transfert de Lecter, ce dernier a changé de regard. Il devient méchant et sadique auprès de Starling. Malgré tout cela, Starling s'est imposé comme la seule à comprendre Lecter, et surtout la seule à savoir si il ment ou pas. Bien qu'elle pense s'approcher d'un moment ou elle aura ce qu'elle veut de Lecter, ce dernier lui montre qu'il est le meilleur au jeu de la conversation, en la faisant parler de son plus gros traumatisme d'enfance qu'est sa fugue. Satrling craque à ce moment la, et s'avoue vaincu face à Lecter. En la faisant avouer tout ça, il va comprendre pourquoi Starling veut entrer au F.B.I. Elle a une envie de protéger, de sauver de la mort.
Lors de cette dernière rencontre, Lecter va établir le premier contact physique entre eux, en frolant la main de Starling du bout des doigts, au moment ou ils s'échangent des documents.
Après avoir parlé à Starling, lui faisant comprendre ou se trouve Bill, il n'a plus rien à perdre. Il va profiter du repas amené dans sa cellule par les gardes, pour s'échapper grâce à un seul trombone.
A la célébration de l'arrestation de Bill, Starling reçoit un appel. Elle décroche et c'est Lecter qui est au téléphone. Il refait apparaitre les problèmes de Starling. Il la quitte en la laissant sur sa faim, et on se rend compte que Starling a besoin de Lecter, que Lecter avait usé de ses talents de psychologue pour la rendre dépendante de lui.


LA PSYCHOLOGIE DE STARLING


Après sa première rencontre avec Hannibal Lecter, Starling va subir un espèce de flashback douloureux, ou elle reverra son père revenir de son travail de shérif. On comprend qu'il s'est fait tué pendant une mission. On voit donc Starling revenir au stade de petite fille, avec toutes ses faiblesses, et elle va se mettre à pleurer. Cette scène est coupé brutalement par un plan serré de Starling, tirant au pistolet au FBI, toutes balles touchant une cible précise du mannequin. On comprend que cette détermination de Starling, et cette envie de se détacher des hommes, est un bouclier face à de vieilles faiblesses qu'elles refoulent.
Lors de la scène avec le médecin légiste, se déroulant après les obsèques de la jeune femme. Starling visite la maison et voit les obsèques de la jeune femme. Elle a un deuxième flashback ou elle revoit les obsèques de son père lorsqu'elle était petite. Demme nous appuie une deuxième fois le lien entre la mort de son père et le choix de carrière de Starling. On comprend que son père était son héros, et qu'elle essaye d'être ce qui l'était.
Lorsqu'elle sait qu'elle va devoir fouiller un cadavre, elle essaye de masquer sa peur et son manque d'expériences, mais Demme va vite nous rappeler que cette analyse est sa première action concrète et traumatisantes qu'elle vit dans son métier. Elle va tenter de cacher son trouble et son dégoût pendant toute la scène.
Quand Starling voit la mère de la fille captive par Bufalo Bill, c'est la première fois qu'elle fait preuve de compassion. Elle est touchée, et on sent que les rapports parents-enfants sont très importants pour elle.
Starling va chez la première victime. En visitant la chambre, elle en découvre plus sur cette jeune femme. Une adolescete comme les autres, qui aime ses parents, qui est coquette. Starling voit le père souffrir de la disparition de sa fille, et son rapport à la paternité joue sur elle encore une fois.
Lorsque Crawford va appeler Starling pour lui dire qu'ils savent ou est Bill, et qu'il va être arrêtés sous peu, on sent que Starling est au fond d'elle même déçue, comme si, si ça avait été elle qui avait arrêter Bill, elle aurait soigné quelque chose en elle.
Une fois qu'elle a réussi à tuer Bill, elle a réussi ce qu'elle voulait. Mais est-elle mieux dans sa vie pour autant ?


L'EPOUVANTE ET L'HORREUR DU FILM


Lorsque Starling entre dans le garage de Raspail et qu'elle inspecte les différents objets déposés, on a un plan à l'intérieur d'une vieille voiture. Cela laisse présager une présence dans la voiture, et plus Starling s'en approche, plus la pression monte. Ce qui fait que lorsque Starlig découvre la tête réduite de Raspail, on est aussi apeuré qu'elle.
Dès la première scène type de film d'horreur, Demme nous dévoile son amour pour la série B. La séquence est tournée comme une scène de film d'horreur de série B, tout en gardant son style très hollywoodien. On est sur une formule basique de série B ou la victime ne sait pas ce qui l'attend, alors que le spectateur sait tout.
Demme arrive à nous fasciner et à nous faire peur avec Lecter, alors que nous n'avons vu cet homme que derrière une cellule. Il arrive à acenttuer cela grâce aux autres personnages, qui vont toujours montrer leur crainte et méfiance face à cet homme, décrivant ce qu'il a fait comme l'une des choses les plus horribles de la terre. Demme nous fait peur avec ce personnage par de simples informations, mais lorsqu'ils veulent transférer Lecter a une autre cellule, le fait qu'il y ait besoin de deux hommes plutot imposants, que Lecter est attache à un chariot, n'a aucune possibilité de bouger ses bras et jambes, et a même un masque pour ne pas pouvoir blesser avec son visage. De plus, les gens le surveillant sont armés jusqu'a dent.
Lors des premiers crimes que nous montre Demme de Lecter, il appuie cette fascination qu'il veut qu'on ait pour Lecter, en filmant une scène ou Lecter tue deux officiers tout ça sur un fond de musique classique.
Lorsqu'on découvre la scène de crime effectué par Lecter, on découvre une véritable mise en scène dans le placement des cadavres, un découpage des entrailles et de la peau. Le simple fait de voir ça nous laisse penser que cet homme a pris le temps de rester vers ces cadavres, et les a placés. Cela rajoute de l'atrocité et de la folie à ce psychopathe, et on commence à comprendre pourquoi les autres personnages ont tant peur de lui.
Pour ceux qui ont vu le film, on sait que Lecter a piégé tout le service de police, en changeant d'habits avec l'un des officiers qu'il a tué, et en se posant sur le visage le scalp de ce dernier. Si on y prête attention, Demme utilise des codes hollywoodiens pour présenter cette intrigue. Le pseudo-officier blessé est montré en gros plan, afin de duper le spectateur, en li laissant croire que ce plan est fait pour montrer à quel pont Lecter a fait quelque chose d'horrible.
Une fois dans l'ascenseur, du sang coule du plafond et tombe sur ce soi-disant officier scalpé. Avec ceux-ci, Demme nous annule encore une fois le potentiel suspect derrière ce personnage, et c'est pourquoi ce retournemet de situation lorsque l'on découvre Lecter dans l'ambulance, marche tant.
Demme développe encore la peur autour de Lecter en filmant, alors qu'il est censé être seul, blessé et sans arme, dix policiers armés jusqu'aux dents, et ont peur.
Après la dernière conversation entre Lecter et Starling, Lecter raccroche, on le voit déguisé en vacancier, et entrer dans un avion ou Chilton entre. Plus il s'avance dans la foule, et plus la caméra se recule, jusqu'à ce que Lecter soit perdu dans la foule, comme pour indiquer que ce grand cannibale est maintenant libre comme l'air, et va pouvoir pratiquer ses activités, en toute discrétion.


BUFFALO BILL


Plus Demme nous montre Buffalo Bill, plus on comprend que son but n'est pas de nosu faire peur avec ce criminel, mais Demme veut nous exposer de manière brutale, sa fascinante folie.
Demme métaphorise les complications psychologiques du personnage par des détails paradoxales comme son tatouage "Love" imprimé sur les mêmes mains qui tuent de jeunes femmes.
Quand Demme nous présente l'antre du psychopathe, il el fait de manière subtile pour nous appuyer la folie avant l'horreur. On entend des cris, de la musique, on voit des insectes voler un peu partout, un caniche aboyant et Buffalo Bill, nu. Le spectateur se retrouve ainsi dans un lieu ou il n'a aucun repère logique, et l'horreur est d'autant plus appuyé ainsi.
Buffalo Bill est un réel psychopathe, il est présenté comme un homme déterminé et sans sentiment.
Lorsque Bill va parler à sa victime, elle fait référence à sa mère. Demme nous met l'eau à la bouche en montrant Bill commençant à pleurer, puis coupant cela en hurlant. Demme nous laisse deviner un traumatisme dû à l'enfance ou à la mère, sûrement coupable de ce qu'est Bill aujourd'hui. Il s'amse à la faire hurler après sa référence maternelle, comme s'il voulait se venger du fait qu'elle possède une mère.
Buffalo Bill est coquet, il se maquille, sous une musique féminine. Bill a une envie d'être désirable. Il se travesti, se filme, danse, cache son pénis pour avoir l'impression d'avoir un vagin. On sent un problème d'identité chez cet homme.
Lorsque Catherine, la femme qu'il a capturé, capture Bijou, son chien, il perd ses moyens et son calme.

LucasBARAN
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le 1 janv. 2016

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