Fev 2011:

Parmi les films de SF post-apocalyptique, celui-là n'est pas le plus fameux, et pour cause, il ne tient pas debout le pauvre, mais repose sur un postulat très excitant mêlant toutes sortes de fantasmagories effrayantes. Ayant vu "Je suis une légende", j'avais envie d'en découvrir la 1ère version. Et puis quand la SF se mêle de philosophie ou de politique, ça m'excite.

Le début intrigue: Charlton Heston roule à toute berzingue dans un L.A. désert. Il s'arrête un temps à côté d'un immeuble où une silhouette passe furtivement derrière des stores. Heston sort une mitraillette et tire, puis repart. Le style est donc sec, brutal mais cela ne dure pas.

Le mystère non plus, les explications arrivent rapidement après une embuscade par des types vêtus à la Scream et à la peau blanchâtre au moment où il arrive chez lui. Sa maison est un bunker sur-protégé, barbelés, cadenas, projecteurs qui aveuglent ces types à la peau craquelée et qui ne supportent pas la lumière du jour. Entre vampires et zombies.

Charlton Heston joue le personnage qu'il va réellement incarner à la fin de sa vie : un ultra individualiste dont les armes sont le prolongement phallique de sa primaire relation à l'autre.

Un peu con, le film en fera sur la toute fin un nouveau Jésus Christ qui paye de sa vie, les bras en croix, un tribut à la sauvegarde de la nouvelle humanité naissante. Assez ridicule, son revirement n'est pas étayé par un quelconque changement, si ce n'est peut-être, il est vrai, la mort d'un gamin qui voulait lui montrer le chemin vers la rédemption, vers un peu plus de considération pour les autres.

A partir de cette mort, le film s'emballe à nouveau, le rythme est plus dynamique, encore qu'on s'ennuie très peu par ailleurs. On rigole aussi de la mauvaise qualité visuelle et scénique. Le cinéaste ne sait manifestement pas bien filmer ses scènes d'action. Les cascadeurs cachent mal leur identité. On peut sourire de ce manque de soin. Finalement il découle de tout cela comme du jeu parfois approximatif des comédiens, de ce scénario somme toute passablement foutraque et très peu crédible, la sensation de voir un téléfilm ou un film d'exploitation, une série Z qui demande au spectateur de s'accommoder de ces légèretés.
Alligator
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le 16 avr. 2013

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Alligator

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