Anthony Minghella nous offre un beau remake de Plein Soleil de René Clément, d’après le thriller de Patricia Highsmith. Jude Law succède à Maurice Ronet dans le rôle de Dickie, jeune fils de famille américain, égoïste, brûlant l’argent de son père sur les pittoresques côtes italiennes. Gwyneth Paltrow celui de Marie Laforêt dans le personnage de Marge, sa jolie et amoureuse fiancée. Enfin, Matt Damon endosse le costume du troublant Tom Ripley, trente après l’interprétation magistrale d’Alain Delon. Un casting réussi, étincelant de beauté, à la hauteur de l’original.
Par un improbable concours de circonstances, Tom, jeune-homme complexé, en quête d’identité et de reconnaissance sociale, s’immisce dans la vie du couple Dickie-Marge, archétype d’une jeunesse dorée, narcissique et oisive. Progressivement, s’installe entre eux un ménage à trois ambigu et pervers où sentiments contradictoires et pulsions intimes se déchaînent. Admiration, attirance, désir, humiliation, jalousie, haine, manipulation ... La tension monte jusqu’à son paroxysme meurtrier, point de départ d’un machiavélique transfert d’identité.
Deux heures de cinéma haletantes - ce qui est une prouesse avec une intrigue déjà connue, une réalisation magnifique, des acteurs beaux et talentueux. Et puis, une Italie des années cinquante sublimée, des petits villages de la côte napolitaine à Venise, en passant par Rome et San Remo. Un thriller qui étonnamment vous donne des rêves de dolce vita...