Envieuse du succès de la série Indiana Jones du duo Spielberg/Lucas, la Cannon, jamais avare de mauvais coups, propose sa propre vision du film d'aventure. Les deux producteurs israéliens Golan et Globus l'avaient déjà fait avec les Allan Quatermain. Ils persistent et signent avec une de leur figure de proue (l'autre étant Charles Bronson mais difficile de voir Bronson jouer les Indiana Jones de pacotille). J'ai nommé Chuck Norris.


Un des derniers Chuck Norris, si ce n'est même le dernier, qu'il va tourner ailleurs que chez son frère Aaron. Car c'est ce qu'il fera constamment par la suite. C'est un autre produit maison de la Canon chargé de mettre en boîte cette chasse au trésor : Jack Lee Thompson devenu le yes-man attitré de Bronson lui qui avait pourtant démarré sur des films prestigieux tels que Les Canons de Navarone ou Les Nerfs à vif. Comme quoi. Tous les chemins mènent à Rome et tous les chemins mènent au nanar.


Parce que ce n'est pas un mystère. Le film a beau avoir été tourné au Mexique pour faire vrai, ça reste un nanar. Un joyeux nanar. Ce qui le rend sympathique. Mais un nanar quand même.


Norris distribue bien quelques coups de poing et quelques prises de kung-fu au ralenti. Le reste du temps, cigare au bec, sa joute verbale avec son copain black monopolise les trois-quarts de cette expédition pour retrouver un trésor maya, aztèque, avec des indiens un peu partout. Cette décontraction perpétuelle entre eux montre qu'on est avant tout là pour prendre cette aventure à la rigolade. Il n'y a qu'à voir leur dégaine à tous les deux habillés en curé.


Le but était sûrement de pomper sur Indiana Jones avec un trésor, un temple perdu, une jolie blonde ressemblant comme deux gouttes d'eau à Sharon Stone et Kate Capshaw et une grosse part d'humour pour marquer la différence. Et espérer que ça passe en ramassant le maximum de pognon. Vu qu'il y a une demande, pourquoi se priver ?


Loin de l'idéologie nauséabonde des films d'action qui ont fait sa gloire, Chuck Norris montre avec Le Temple d'or qu'il peut aussi proposer autre chose. Je ne vais pas parler de révélation ou de performance d'acteur. Mais il est marrant (et pas involontairement, cette fois) car il ne se prend pas au sérieux. Malgré un manque de moyens que je devine évident (c'est pas Kasdan au scénario, quoi), et bien que les décors ne soient pas laids à une époque où le numérique n'existait pas encore, un clone d'Indy et d’À la poursuite du diamant vert à la sauce Cannon. Exotique, rigolo, fauché, mauvais, tout ce qu'on veut, mais avec ce cachet années 80 qui le rend impossible à détester.

Incertitudes
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le 19 févr. 2018

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