Au vu de sa réputation de stimulateur de glandes lacrymales, j'avais peur que Le Tombeau des Lucioles tombe dans le misérabilisme et le tire-larmes facile. Le film n'emploiera ni l'un ni l'autre, bien que l'histoire racontée reste profondément triste et terriblement dure.
J'ai l'impression que les long-métrages des studios Ghibli traitent toujours avec beaucoup de justesse les relations fraternelles. C'était déjà le cas dans Mon Voisin Totoro et c'est à nouveau le cas ici. Voir Seita se battre pour sa petite sœur Setsuko, lui cacher la vérité pour la protéger, c'est magnifique. Et on partage la même affection que son frère quand il la voit rire, piailler en courant dans l'herbe ou s'émerveiller pour ce qui nous semble être trois fois rien. Au final, Setsuko devient notre propre petite sœur et on vit avec elle à travers l'écran.
Comme on pouvait s'y attendre, l'animation est très belle. Le travail sur les jeux de lumières et de couleurs sont remarquables (le rouge dans le ciel après la destruction de Kobe, le bleu gris des nuages quand il pleut...). Il permet de transcrire à l'écran toute la poésie de l’œuvre. Le moment le plus marquant est bien évidemment celui des lucioles, qui met les sens du spectateur en éveil en plus de posséder une symbolique importante.
Une seule idée suffit à résumer le film : celui de la boîte à bonbons. Elle exprime à la fois le lien puissant qui unit les personnages principaux et l'immondice de la guerre, qui a déchiré l'enfance de ces des japonais.