C'est pourquoi Andy Dufresne agit en solo

Les films de prison, c'est toujours cool. L'enfermement en milieu carcéral permet de traiter de la psychologie des personnages à la manière expressioniste, c'est-à-dire avec des décors. Puis il y a tout l'aspect sociologique qui en découle, qui fascinne (sans vouloir être à leur place, on se demande comment ils vivent, comment ils supportent les longues journées).

Le scénario est plutôt bien écrit. Les auteurs se concentrent davantage sur des conflits d'ordre physique et non mental. C'est-à-dire que nos héros vont devoir se creuser la cervelle pour creuser, ouvrir des portes, se cacher. En soi, rien de très profond. Jusqu'à cette fin étonnante qui vient remettre tout ce que le petit Gaspard a pu dire. Est-il un fiéffé menteur ou juste un profiteur de dernière minute? Toujours est-il que ça fonctionne bien. On se dit quand même qu'ils ont eu un peu beaucoup de chance pour aller aussi loin s'en s'être faits repérer. Ce n'est pas parce que ça s'est passé dans la réalité que ça reste plausible dans une fiction.

La mise en scène est réussie : simple, classique mais diablement efficace. Peut-être le cut aurait pu être plus radical par moment, car certaines scènes paraissent longues. La photographie n'est pas particulièrement belle, juste soignée pour que tout soit lisible, ce qui est déjà bien. L'absence de musique renforce la froideur du récit. Les acteurs sont bons. Le héros fait tiquer dès le début, et agace par son maniérisme, mais à juste titre.

Bref, Le trou est un très bon film de prison grâce à cette scène de fin qui amène une dimension bien plus profonde que prévue à l'histoire.