Heureux bénéficiaire d'un emploi dans une Italie dévastée, Antonio a besoin de sa bicyclette pour travailler. Il récupère la sienne mais se la fait voler lors de son premier jour de travail. Il se met alors à rechercher le voleur et la bicyclette sans laquelle il ne peut travailler. La détresse et la peur de perdre son emploi, son argent et sa dignité au près de son fils et de sa femme le pousse à tenter de voler une bicyclette. Il échouera dans cette tentative et sera rattrapée par la honte à laquelle l'exposent les individus qui l'ont attrapé. C'est finalement sur une inversion des rôles que se boucle le film, une inversion entre le père et le fils où le fils montre à son père qu'il est là et vient, dans un sens, le consoler.


Le voleur de bicyclette c'est le film qui représente avec la réalisme la situation en Italie à la fin de la guerre. On voit à travers la caméra de Vittorio de Sica une Italie ravagée dans laquelle le chômage sévit et où il est difficile de se nourrir. Cette Italie où les gens "gagent" leurs biens pour pouvoir se nourrir et où l'on recherche de l'espoir où il n'y en a pas (ce que montrent les deux scènes chez la voyante).


Ce qui est sublime dans le voleur de bicyclette c'est la facilité et le naturel avec lequel les images et les acteurs nous font ressentir cette détresse et cette situation qui était celle de l'Italie à la fin des années 1940. Le réalisme et la beauté des images nous plongent dans cet univers.


Mais finalement, en tant que spectateur , on se questionne sur qui est vraiment le voleur de bicyclette du film ? Mais ce qui est important c'est surtout cette question : voler une bicyclette montre-t-il que l'on est un homme mauvais ou bien que l'on est seulement en détresse. N'est-ce pas l'oppression de la société qui pousse Antonio à voler cette bicyclette ? En ayant suivi le parcours de cet homme tout au long du film et en ayant appris à le connaitre, on ne peut voir en lui un homme mauvais. Il en est peut-être de même finalement pour le premier voleur de bicyclette qui a peut-être volé pour sa survie (ce que semble montrer la visite de son lieu de vie).

Créée

le 1 mai 2011

Critique lue 687 fois

9 j'aime

Estrobir

Écrit par

Critique lue 687 fois

9

D'autres avis sur Le Voleur de bicyclette

Le Voleur de bicyclette
Vincent-Ruozzi
8

Mon royaume pour un vélo

S'il fallait définir le cinéma italien, je dirais que celui-ci excelle dans les comédies et dans les drames. De par leur nature latine, les acteurs et actrices brillent dans ces registres dont la...

le 27 juin 2018

60 j'aime

10

Le Voleur de bicyclette
SanFelice
8

Un homme dans la foule

Je ne vais pas revenir sur le néoréalisme, ce mélange inouï de "pris sur le vif" et de travail artistique qui a donné des films incandescents, brûlant d'un sentiment d'urgence absolue face à la...

le 28 nov. 2015

45 j'aime

7

Le Voleur de bicyclette
Sergent_Pepper
9

Pleurs sur la ville

Entrer dans l’Histoire peut se faire au prix de quelques malentendus. Représentant prestigieux du néoréalisme italien avec Rome, Ville ouverte de Rossellini, Le Voleur de bicyclette est le plus...

le 20 nov. 2020

44 j'aime

4

Du même critique

Barberousse
Estrobir
10

Critique de Barberousse par Estrobir

Pleurer, sourire, réfléchir, contempler, se poser des questions, apprécier, ressentir une joie intérieure. Voilà quelques unes des choses qui nous arrivent lorsque l'on regarde ce film d'une extrême...

le 5 avr. 2011

14 j'aime

3

Le Concept de Dieu après Auschwitz
Estrobir
9

Critique de Le Concept de Dieu après Auschwitz par Estrobir

Il existe un monde avant Auschwitz et un monde après Auschwitz. Ce tournant de l'Histoire d'une cruauté infinie est ancré dans la mémoire de l'homme. Si ce n'est pas le premier drame que connaît...

le 29 mars 2012

12 j'aime

5

Les Nouveaux Chiens de garde
Estrobir
8

Critique de Les Nouveaux Chiens de garde par Estrobir

Nos chiens de garde sont bien plus dangereux que ceux de Paul Nizan. Leur influence est bien plus grande. L'ordre établit et la fausse vérité dans laquelle on maintient la population est belle et...

le 10 févr. 2012

12 j'aime

1