Le crime était presque parfait par Enlak
Considéré comme une œuvre mineure par Hitchcock, ce film est pourtant très réussi. Tony, un homme vivant sur la fortune de sa femme Margot, découvre que sa compagne le trompe. De peur qu’elle le quitte et qu’il se retrouve sans argent, il décide de l’éliminer. Il conçoit alors un plan astucieux et élaboré, ne négligeant aucun détail, aucun indice, qui permettraient de remonter jusqu’à lui. Il parvient à manipuler un escroc pour commettre le crime et ainsi se créer un alibi parfait. Mais comme l’a affirmé l’amant de sa femme, écrivain de romans policier, le crime parfait n’existe que dans les livres, car dans la réalité il est impossible de tout contrôler. Ce qui ne dissuade nullement Tony, convaincu de la qualité de son plan. Et pourtant l’imprévu survient lorsque Margot échappe à la tentative d’assassinat. Tony ne se démonte pas et élabore dans l’urgence une autre stratégie. La police croit à son histoire et l’affaire semble conclue. Mais l’inspecteur en charge, que l’on devine plutôt intelligent, continue son enquête et pose plusieurs questions, tandis que l’amant de Margot met tout en œuvre pour la sauver. Certains faits restent troublants et des indices menaces de venir à la surface. Tony parviendra-t-il à mener son plan jusqu’au bout ? Ou sera-t-il trahi par des indices insoupçonnés ou des événements imprévus, mis à jour par l’intelligence des uns ou la persévérance des autres ?
Les personnages ont une classe typique de cette époque. Les hommes, toujours en costume, ne se départissent jamais d’une allure de gentleman, même lorsqu’ils trament des assassinats. Un constat d’autant plus marquant avec l’accent de la version anglaise.
Se déroulant comme un huit-clos puisque se situant exclusivement dans une seule pièce, le film reproduit une mise en scène proche du théâtre, dont il est adaptation d’une pièce.
A ce que j’ai pu lire, c’est un procédé courant chez Hitchcock de révéler un danger au spectateur, pour voir quand et comment il va exploser au visage des personnages qui l’ignorent. Dans « le crime était presque parfait », le suspens est maîtrisé, pas de suspens horrifique comme « psychose » ou les « oiseaux », mais un suspens lié à l’intrigue. Comme dans « fenêtre sur cours », le spectateur a envie de savoir comment va se terminer l’histoire.