KANNIBAL : "Naaaaaaaaaaaaaaa j'veux pas y aller ! Il a l'air chiant
STAN : - Mais enfin qu'est ce que tu racontes ! C'est un Tarantino !
K : Et alors ?
S : Et bien ...
K : Attends attends , c'était ça ton argument ? Tu veux qu'on aille voir ce film juste parce que c'est le dernier Tarantino ? C'est ton seul argument ?
S : Que diable ! J'en ai plein d'autre.
K : Vas-y je t'en prie.
S : Les M&Ms du cinéma
K : ..... Putain t'as gagné on y va. Mais j'suis sûr que je vais m'emmerder.
S : Oui je vois. Tu es sceptique.
K : Scep-quoi ?
S : Réticent
K : ....
S : Laisse tomber on y va
K : T'achètes les M&Ms par contre.
S : Va chier
K : Putain ...."


2H47 plus tard


K : "Comment sais-tu que le film à durée 2h47 ??? Ne me dis pas que tu as compté ...
S : C'était écrit sur le petit panneau devant la salle.
K : Ton oeil observateur m'étonnera toujours .... D'ailleurs t'es chiant de m'avoir fait raquer pour les M&Ms !
S : Est-ce donc tout ce que tu retiens de la séance !? Tes foutus M&Ms !
K : Bien sûr que non ...
S : Alors ?
K: Ca allait ...
S : Quelle critique ! Télérama sors de ce corps !
K : Il n'empêche qu'il y avait beaucoup de blabla !
S : Et tu as bien raison. Il est vrai qu'il y a une grande présence des dialogues tout le long du film. Cependant , il est impossible de nier que tout ce "blabla" , comme tu dis , deviens nécessaire pour alimenter les différentes relations entre les personnages.
K : V'là les relations ...
S : Relation de confiance , d’hostilité , de franchise , de méfiance. Toutes ces paroles permettent l'avancée du film. Un film lent , posé , calme et réfléchi. Ce n'est pas la manière dont le film est tourné qui nous dira le contraire.
K : Et il sait filmer le monsieur ! Nous appelons ceci la photographie.
S: Oh oui ! Tous les mouvements de caméra sont remarquablement bien choisis. On remarque ce talent dès le début avec le gros plan de la statue où la caméra s'éloigne petit à petit sur fond de musique d'Ennio Moriconne
K : Qui ça ?
S : Le gars qui fait les musiques de Sergio Leonne
K : Qui ?
S : Pffffff ... le gars qui fait les musiques du mec qui fait les western italiens.
K : Ah lui ! Cela va de soi de le choisir pour ce western alors.
S : Il a bien su mettre en avant les moments pesants du film où l'ambiance se faisait lourde. Comme si nous sentions une étreinte dans le cou. Un sentiment de malaise.
K : Sans doute un M&Ms mal passé.
S : Tu casses les couilles avec tes bonbons. Laisses moi argumenter tranquille.
K : Mais enfin à qui tu parles ?!?!?
S : Tschhh , tais-toi et attends ....
Malheureusement je trouve qu'il n'y a pas assez de musique si je puis dire. Que cela soit les bandes originales dignes de Tarantino ou la musique originale de Morricone.
K : Certains moments nécessitaient un silence absolu.
S : C'est vrai , cependant le compositeur choisi n'est pas n'importe lequel ! Il s'agit d'Ennio Morriconne tout de même. Cet homme est un professionnel pour les moments de tensions. Du coup ça m'emmerde un peu de ne pas avoir eu assez de musique du monsieur dans ce western.
K : Et pour western , ce film n'en a que l'époque et le lieu.
S : EXA. Mais nous n'allons tout de même pas cracher dessus car il permet de mettre en avant les caractères et les histoires des personnages. De ce côté , le réalisateur et scénariste réussit encore une fois à créer des pantins creusés et au background développé.
Par conséquent , ne vous attendez pas à des duels sous le soleil , de grandes chevauchés ...
K : ...Mais on se retrouve à des très beaux paysages. Notons le. J'ai eu froid par moment !
S : Fragile !
K : Et oui , tu fais bien de parler des jeux de lumière.
S : Mais je n'ai pas du tout dit ça !
K : SI ...
S : Quoiqu'il en soit , cette partie de la photographie s'avère elle aussi très réussi. Cette gestion de la lumière nous montre à quel point nous avons affaire à un huis clos mais également à ce qui aurait pu être une pièce de théâtre. Le réalisateur va exploiter son lieu à 100% de son espace. La grange , l'arrière , les chiottes , le bar , la cuisine , la cheminée , la chaudière , la table à manger.
K : Ouais mais quand tu vois toute l'effusion de sang .... difficile d'en faire une pièce de théâtre ...
S : Je confirme. Personnellement , les litres d'hémoglobine utilisés par le film ne sont pas une grande qualité. J'ai eu l'impression que le réalisateur voulait se cacher derrière pour justifier que son film n'est pas chiant. Il a pris peur de ce fait , donc il fait gicler le sang à tout va pour essayer de nous amuser. Dans toute sa filmographie il n'y avait aucune gêne. Cependant ici , il s'agit d'un film différent de sa collection. Reservoir Dogs n'était pas sanglant à ce point. Pour Kill Bill c'était amusant. Ici c'est dégoûtant.
K : S'il voulait nous dégoûter , le job est réussi. Mais en aucun cas c'est un point positif. Et ces connards de hipsters qui ont aimé ça ne me feront pas dire le contraire !

S : Je trouve d'ailleurs que la sang utilisé limite notre immersion dans le film.
K : Heureusement , nous pouvons compter sur les personnages.
S : On se sent impliquer dans l'histoire.
K : La mort du conducteur de diligence m'a choqué ....
S : On s'attache très vite à tous ces petits salauds.
K : La fin m'emmerde par contre ...
S : Bah non , c'est le point culminant du film.


K : Nan nan , je parle de la toute fin. Lorsque tous les personnages meurent. J'avais détesté Inglorious Basters pour ça.


S : Je n'ai pas aimé non plus. Mais je pense que l'intérêt du film n'est pas dans ce qui se passe à la toute fin. Le grand intérêt réside bien évidemment dans le cheminement de l'histoire. Comment Tarantino va amener les personnages à la mort ? Qui est dans le coup avec Daisy? Voici les intérêts du scénario.
Bref , e créateur de Pulp Fiction nous a donné un bon huis clos magnifiquement filmé comprenant de jolies effets de lumières et des personnages creusés où chacun a son importance. On s'attache facilement à tous , même quand il s'agit du conducteur de la diligence.
K : En tout cas , je ne le regarderai pas une deuxième fois.
S : Voilà une chose qui est sûr , on risquerai de réellement se faire chier.

K A N N I  B A L

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5

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