Tarantino reprend toutes les ficelles formelles de son cinéma, dans ce film qui ressemble à un condensé de son œuvre. C’est donc très bien… mais l’on aurait quand même aimé plus de fraîcheur. "Les huit salopards" est un huis-clos enneigé où tout n’est que faux-semblant et où la violence sourd, qui rappelle le terrifiant « The thing » de John Carpenter. Ça ressemble aussi à une pièce de théâtre, avec cette unité de lieu, de temps, d’action – ce qui n’est pas sans humour, eu égard au prestige du 70 mm avec lequel Tarantino a tourné cette histoire (le format associé aux grandes épopées)…


Mais Tarantino provoque avec ce film un malaise. L’origine de ce malaise vient du fait que le film n’est pas adossé à une entreprise de vengeance historique comme « Django unchained » ou « Inglorious basterds ». De plus, aucun des « huit salopards » n’est à sauver. Tous les personnages seront rendus abjects au cours du film. En absence de héros positif, et d’entreprise de correction de l’Histoire, Tarantino semble ne tenir aucun discours, et sa manière de montrer le racisme de l’époque ou de représenter la violence apparait alors comme gratuite et complaisante. A croire que Tarantino voulait donner raison à ses détracteurs de toujours...


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Ertemel
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le 9 janv. 2016

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