Je ne m’épancherais pas sur le fait que « Les Huit Salopards » a été tourné en 70mm étant donné qu’énormément de critiques bien plus calées que moi sur cet aspect technique du long-métrage ont déjà abordé le sujet en long et en (grand) large. Et de toute manières je n’ai pas eu (et je n’aurais pas) l’occasion de voir le film sous ce format et je dois avouer que quelque part je m’en fou royalement, même si je respecte et comprends très bien l’initiative de la part de Tarantino. Pour moi, le plus important reste avant tout le contenu du film…


Trois ans après le fabuleux western Django Unchained, Tarantino revient avec un autre western mais cette fois un western sous forme de huit clos. Il est indéniable que ce huitième film de Quentin Tarantino est une fois de plus un grand cru ! Le scénario est superbement bien ficelé, si bien que rien n’est jamais prévisible et ont se laisse porter avec énormément de plaisir par des dialogues très riche mais toujours très Tarantinesque à la fois, ainsi que par des acteurs extraordinaires et tous au diapason. Le long-métrage nous offre également son lot de séquences déjà cultes telles que celle où à chaque fois qu’un personnage fait son entrée dans le chalet et doit se battre contre le vent pour refermer cette fameuse porte sans verrou, est systématiquement une séquence mémorable et hilarante ! Sinon le film ne contient pas beaucoup de scènes d’action, mais chaque fois que celles-ci se présentent, c’est toujours par surprise et dans une explosion d’hémoglobine et d’une violence (souvent gratuite) ahurissante mais exceptionnellement jouissive. D’ailleurs il est évident qu’ici Tarantino se fait plaisir et s’en donne à cœur joie niveau sadisme et violence gratuite. Mais comme toujours avec QT, toute cette violence est mise en scène avec une telle décontraction et un art de la stylisation que cela en devient carrément drôle et jouissif !


C’est un réel plaisir de retrouver Kurt Russell (John Ruth), un acteur malheureusement bien trop absent des écrans de cinéma ces dernières années, chez Tarantino qui lui offre un rôle sur mesure (certainement son meilleur rôle). Samuel L. Jackson (Major Marquis Warren), un incontournable chez QT, toujours au top de son art. Mais aussi d’autres incontournables comme Tim Roth (Oswald Mobray) et Michael Madsen (Joe Gage). Nous avons aussi droit à la présence de Bruce Dern (Général Sandford Smithers), qui malgré un rôle pas spécialement important pour l’histoire mais dont le choix de sa présence au casting est malgré tout d’une telle évidence. Mais la véritable surprise vient surtout de la prestation vraiment incroyable de Jennifer Jason Leigh (Daisy Domergue).


Malgré ses 2h47, « Les Huit Salopards » est une totale réussite ! Dès ses premières minutes et la première note musicale d’Ennio Morricon, sur un gros plan d’un crucifix géant et une diligence approchant au loin, c’est instantanément que notre attention de spectateurs est figé pour ne plus nous lâcher jusqu’à la toute fin du long-métrage. Le film est parfaitement équilibré de bout en bout, son scénario est brillant et jamais prévisible. Quentin Tarantino orchestre avec beaucoup de maîtrise un spectacle cinématographique totalement jubilatoire, grandement aidé par des dialogues dont seul lui-même a le secret et un casting de haut vol.


C’est retourné pas la maestria du cinéaste « cinéphile de génie » que nous ressortons de ce huit clos, qui n’est pas sans rappeler un certain « The Thing » dans son ambiance paranoïaque et claustro. D’ailleurs certains plans font clairement référence au film de Carpenter et la présence de Kurt Russell n’est certainement pas un pur hasard…

Jonathan46
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le 4 févr. 2016

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