"Les acteurs" c'est les Avengers du cinéma français. La quasi-intégralité de tous les grands acteurs des années 60 jusqu'au année 90 sont réunis ici. Il manque juste Rochefort et Noiret, mais à part ça, j'ai l'impression que tout le monde est là. De Piccoli à Villeret, de Delon à Balasko. Sans oublier l'immense Jean-Pierre Marielle. Tous au service des délires absurdes et de la plume si particulière de Bertrand Blier.
Ne cherchez pas la cohérence dans ce film. Le scénario donne l'impression d'avoir été improvisé au fur et à mesure du tournage. Un peu comme si on avait donné un mot à Blier, en l'occurence, ce mot est "pot d'eau chaude" et que ce dernier avait pour mission d'improviser une histoire autour de ce mot. C'est ce que j'aime chez Blier. Ce sentiments d'assister à du théatre d'impro tout en se délectant de dialogues minutieusement écrit. Les évements s'enchainent de manière absurdes comme dans un rêve. Ainsi, on verra, Villeret faire un massage au tarama à Marielle. André Dussolier aura parfois les traits de Josianne Balasko. Et Pierre Arditi sera en couple avec Jean-Claude Brialy.
Mais ce n'est pas parce que le film n'a ni queue, ni tête qu'il ne parle de rien. A travers Jean-Pierre Marielle qui réclame en vain son pot d'eau chaude, la troupe d'acteur s'interogent sur leurs carrière, leurs avenirs, leur métier... On sent de la nostalgie chez Blier, soucieux de voir de moins en moins d'acteurs "à l'ancienne", comme Lino Ventura ou Jean Gabin. Parce que mort, ou parce que mis à l'écart.
Ce n'est pas un film à conseiller à tout le monde. Même si Blier a fait d'autres films depuis, celui-ci apprait comme un film testamentaire. Un dernier plaisir, fait avec des copains, pour partir en beauté. Du coup, dans la filmographie de Blier, je vous conseille de voir "Les Acteurs" en dernier. Car c'est un film à réserver avant tout aux fans du réalisateur.