Comment aborder la vache à lait ? C'est ce qui m'a le plus taraudé pour me motiver à voir le film. Adepte des Harry Potter je reconnais avoir un regain pour la figure littéraire du magicien plus que pour son postulat cinématographique ; néanmoins on avait tous envie de voir notre imagination sur grand écran, alors on s'est pris au jeu.
Cependant alors que le chapitre du grand écran était enfin refermé, voilà qu'on nous annonce une sorte de prequel, relatant les faits bien avant Harry Potter, et là je m'interroge.
Il devient difficile de ne pas voir la pompe à fric s'ériger devant nous, à coup de pottermania, de casting pompeux et de surenchère d'effets spéciaux.
Mais Les Animaux Fantastiques fait le job et rempli sa part du contrat : pour tous les fans ravi de reconnaître quelques détails et aussi pour la nouvelle génération.
Transposer le film dans un New York des années 20 sied bien à l'univers de la saga, David Yates assure d'ailleurs ce qui avait fait son succès dans les derniers films de la franchise Harry Potter. Pourtant les animaux fantastiques ne servent que de prétexte pour nous raconter une histoire qui nous semble familière. La quête de Dragonneau pour la survie des espèces (on en profite pour faire passer un message écolo) n'est pas mise en avant.
Je commence à saturer de cet univers, entre surplus d'effets spéciaux pour des animaux, certes imaginatifs mais pas radicalement différents de ce qu'on voyait depuis 10 ans, et une entité démoniaque aux allures d'ombre rien de nouveau sous le soleil.
J'ai apprécié l'humour en filigrane, le personnage maladroit de Newt s'harmonisant avec un moldu (et non pas un non-maj), qui pouvait enfin s’extérioriser au milieu des sorciers.
La valise à la Mary Poppins et ce New York ancien, pleins de petites choses qui rend le film sympathique sans pour autant vous marquer au fer rouge. Le scénario reste prévisible et parade à fond sur son modèle Harry Potter, ce qui ne nous aide pas à différencier les deux sagas. Car on sent assez vite que la nouvelle poule aux œufs d'or va faire durer la rentabilité, ce qu'on sent beaucoup trop dans la durée du film d'ailleurs : lent à se mettre en place, une intrigue secondaire qui pose ses marques sans utilité pour l'intrigue principale, et un caméo ridicule (encore lui) qu'on sent venir au prochain film.
Alors on passe un bon moment, mais de là à dire que c'est l'éclate on en est loin. Acceptons de refermer la page nostalgique de monsieur Potter quitte à se replonger dans les livres, plutôt que de tirer sur la corde à fric.