Dans la continuité de ses prédécesseurs... mais pas pour le meilleur.

EDIT !


Y’avait autant de raison d’être enthousiaste et heureux de voir la saga sur le sorcier à lunette au cinéma que d’être inquiet et sceptique quand on voit la politique actuelle des studios hollywoodien de reprendre des licences qui ont fonctionné par le passé pour nous livrer des produits de faible intérêt, sans saveur et qui n’ont que la forme des films d’origine mais sans le talent que nous méritons de retrouver devant un écran de cinéma (ou de télévision pour ceux qui feront l’impasse sur la séance en salle).


On ne cite plus les films de la saga, que ça soit les tout premiers de Chris Columbus ou ceux de Alfonso Cuaron (qui percé de son côté par la suite) et de Mike Newell aux derniers de David Yates, justement engagé pour réaliser la saga de spin-off après une adaptation des aventures de Tarzan qui aura déplu à plus d’un.


Sauf que là ou l’implication de David Yates marchait dans la saga d’origine, ici c’est loin d’avoir l’effet escompté à mon sens. Etant donné que Davis Yates, bien qu’issu de la télévision, reprenait une saga qui avait déjà été construite par 3 réalisateurs qui avaient largement fait leur preuve par rapport à lui là ou ses films sont les moins appréciés par le public. Mais l’implication de l’équipe des précédents films et de J.K Rowling et le fait que ces films adaptaient des romans préexistant aidaient largement et la deuxième moitié de la saga était faite avec l’envie de plaire à son public et au reste des spectateurs, même les non initiés au roman. Il faisait en quelque sorte office de fil conducteur à la saga en terme d’atmosphère.


Hors ici, on donne Davis Yates l'objectif de lancer une nouvelle saga et de tenir cette fois-ci sur toute la durée avec des protagonistes neufs sans pour autant trahir l'univers. Et si après un second visionnage je suis plus calmé qu'à ma sortie de séance en 2016 et que je le trouve en rien honteux, je continue de garder beaucoup de problème déjà cité précédemment vis à vis de ce premier volet de la saga spin-off.


Là où Chris Columbus réussissait l’immersion à l’école Poudlard dans le premier film, celui-ci souffre du problème actuel des blockbusters vendus par les gros studios en raison de son atmosphère tant visuel (le travail à la photo notamment qui ne me plaît pas tellement) mais aussi de la reprise de la noirceur des précédents films. Le contexte est travaillé et la tentative de transposer l'action à New-York est présente de même pour l'envie de nous faire découvrir le petit monde qui entoure Norbert Dragonneau et de ne pas se reposer sur ses acquis, mais l'impression de retrouver la même atmosphère maussade une grande partie du temps comme dans les derniers Harry Potter devient rapidement une gêne. Et cela passe notamment par la galerie de sorciers et moldus ici présent.


On peine à réellement s'attacher à eux à ou ressentir empathie ou sympathie tant cette atmosphère fait tâche, et l'écriture se montrant également inégal de ce côté là. Norbert Dragonneau n'a rien de véritablement honteux ou malhonnête, mais on a du mal à le prendre pleinement au sérieux tant pour sa carrure que pour sa fascination des animaux magiques qui ne transparaît pas autant que cela le devrait.


et son histoire avec Leta Lestrange abordé mais resté au stade de l'introduction pour qu'on ait une implication émotionnelle.


Et les choix effectués pour l'époque représenté ne sont pas du meilleur goût, on repasse par les clichés habituels sur la vision des sorciers sur les animaux à l’époque surtout à cause de Percival Graves, et une chasse aux sorcière aux USA qui auraient pu être intéressante si Mary Lou Bellebosse n’était pas aussi caricaturale et que le film n’accumulaient pas des facilités scénaristiques assez grosses à avaler.


Comment Dragonneau peut-il être étourdi au point de réparer tout un appartement alors qu’il y a une foule de moldu dans la rue à l’extérieur et que son sort d’influence n’a fonctionné que sur une poignée de personne ? Pourquoi Tina est-elle mis dans le même bateau de Norbert lorsque la mort du sénateur est dévoilé à nos haros alors que logiquement seul Dragonneau peut faire l'objet de suspicion auprès du conseil avec ses animaux relâchés dans la nature ? Et est-ce que Dragonneau est maladroit au point de transplaner avec un moldu dans une banque ou n’importe qui pourrait le remarquer ?


En soit c’était pas une mauvaise idée de revisiter l’univers dans un autre pays, une autre époque et avec une autre mentalité chez les sorciers et les moldus, surtout pour le point de vue des créatures magiques incomprises à l’époque par l’ensemble des sorciers du monde. La première visite dans la "maison" de Norbert est d’ailleurs l’un des quelques passages ou la sensation de magie intervient, si on excepte des effets spéciaux parfois perfectible, il y a du charme qui arrive à prendre forme, certaines créatures sont très belle à voir comme l’oiseau tonnerre ou les botrucs.


De même pour la partition de James Newton Howard, le compositeur de la saga Hunger Games, Le Village de Shyamalan et de La Planète au Trésor ne tombe pas dans le piège de la repompe et propose son lot de très bon morceau pour cette nouvelle introduction à l’univers.


Par contre si la mise en scène a rapidement fait de démontrer que Yates est un faiseur moyen qui n'a pas grande idée lorsqu'il n'a pas un support clairement établi comme les précédents films de la saga : rien de scandaleux mais rien de vraiment palpitant non plus, le peu de ralenti utilisé n’ayant aucun intérêt, la caméra n’arrivant jamais à provoquer une grande émotion à travers le mouvement, reprenant le travail sur les films de la saga originale avec la caméra rapide


lors des assauts de l’obscuris ou la course poursuite finale dans New-York.


Même l’introduction du titre du film fait pas très recherché, c'est qu'un détail mais tout les films de la saga avaient au moins une petite idée de ce côté là d'après ce que je me souviens.


On a beau gueuler sur Star Wars : épisode VII Le Réveil de la force de J.J Abrams et son manque de contexte. Mais il avait au moins des protagonistes prometteur et à grand potentiel à défaut d'avoir un contexte politique pleinement établi. Là ou Les animaux fantastiques a beau vouloir faire preuve de bonne volonté et dispose d'un contexte historique plus clair mais n'arrive pas à éveiller la curiosité ou un intéressement total pour le groupe de Norbert et donc pour ce qui leur arrive ou leur implication dans les événements.


C'est simple, ça n'arrive jamais à décoller pour trouver l'éclat dont a besoin un film issue d'une saga pour pleinement convaincre.


Même l’apparition finale de Johnny Depp en mage noir pendant moins d’une minute n’a rien de mémorable, le grand antagoniste étant beaucoup trop prévisible tant par ses agissements envers Croyance Belleboss qu'à l'égard de Tina et Norbert. Et en plus de ça insuffisamment introduit pour réellement marquer à l'écran ou susciter la frayeur auprès du public, quand à Depp on attendra le second film pour savoir ce qu'il a à nous proposer au vu du peu de temps qu'il apparaît.


Malgré toute l’affection que je peux avoir pour la saga Harry Potter, ce qui aurait dû être un retour en brio aura plus de chance de ravir les fans du roman que les fans des films. Faire un spin-off ou un préquel à un univers préexistant ça peut marcher, mais dans le cas présent et sans vouloir utiliser l'argument de l'appât du gain, j'y arrive pas... il y a des éléments de qualités mais pas suffisamment pour que je qualifie ce premier spin-off de bon.


Les acteurs vont du moyen (Eddie Redmayne qui garde souvent des expressions très similaire) au correcte (Dan Fogler, Colin Farrell), la mise en scène est très moyenne et n'arrive pas à se rapprocher du résultat des travaux des trois premiers réalisateurs qui se sont attaqués à la saga, l'histoire a des bases intéressantes mais un déroulement bancal qui peine à faire revivre le charme de la saga et à créer un rapport solide entre les animaux de Dragonneau et les magouilles dans l'ombre, et des personnages inégaux qui ont du mal à susciter beaucoup de satisfaction après la découverte au premier visionnage (Tina a du mal à susciter de l'empathie et Katherine Waterston n'a pas grand matériel pour la rendre intéressante et Queenie reste assez niaise sans être agaçante).


Avec le temps le premier spin-off aura finalement divisé une bonne partie du public bien que les retours dans l'ensemble soit bon. Des qualités indéniable demeurent et des bases intéressantes notamment mais je reste globalement de glace face à un premier volet qui n'arrive pas à m'enthousiasmer. Peut être en sera t'il différent avec Les crimes de Grindewald prochainement : la réponse viendra à partir du 14 novembre 2018 !

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