Le baron de machin-chose

Petite déception à la revoyure des Aventures du Baron de Münchausen dont j'avais le souvenir enfantin d'un pays merveilleux et bien barré...

Et ce n'est pas tellement faux d'ailleurs, parce que le film de Terry Gilliam est bien ainsi : rabelaisien, poétique et complètement déjanté... Le problème, c'est qu'il s'avère aussi totalement foutraque et illisible. Car effectivement, après une introduction théâtrale et une pagaille plutôt bienvenue mise par le Baron à "Son Ordinarité", ses premières aventures vont rapidement relever du foutoir indigeste et lassant... D'ailleurs, on pourrait presque résumer l'état dans lequel on se trouve au milieu du film à cet échange entamé par le Baron : "Tu m'crois Sally ?" - "J'fais c'que j'peux, mais..."

Toutefois, il y a aussi de très belles et bonnes choses : Une Grande Faucheuse très réussie et utilisée avec intelligence, un alunissage en bateau absolument divin, une descente astrale en rappel tout aussi sublime, des acteurs formidables (les débuts prometteurs d'Uma Thurman et un Oliver Reed délirant), une introduction grivoise à la dissociation du corps et de l'esprit, un monstre marin qui lui aussi a un peu de mal à digérer, et pour finir une course-poursuite culte et détonante après un boulet.

En gros, cette comédie d'aventures s'avère donc très créative et pleine de moments forts, mais c'est aussi très approximatif tant on n'est jamais totalement sûr de savoir ce qui se passe... Il n'y a pas non plus d'effort fait sur certains points comme les scènes d'épées, qui sonnent faux. Et puis il faut également ajouter que l'humour et les dialogues ne passent pas toujours, et même assez rarement...

Un univers foisonnant et poétique qui reste quand même très enfantin, trop inégal et trop long. Et la fausse fin, aussi géniale soit-elle, ne peut m'empêcher de regretter d'avoir peut-être un peu trop grandi. Snif.