Rarement un film n'aura vu ses passages musicaux aussi bien intégrés au récit. Rarement un film n'aura offert en l'espace de deux petites heures (que l'on ne voit pas passer) une telle galerie de légendes vivantes à l'écran. Ray Charles, James Brown, John Lee Hooker, Cab Calloway et Aretha Franklin, pour ne citer qu'eux, nous régalent de leurs talents musicaux mais aussi de leurs talents d'acteurs. Une musique qui n'est pas là juste pour meubler mais qui rythme véritablement le récit. Si bien qu'on ne peut même plus parler de film musical à ce niveau là. Outre la musique, l'autre très bonne surprise du film de Landis, c'est ce plaisir évident qu'il prend à froisser de la tôle dans d'impressionnantes poursuites en voitures, avec tout de même une prédilection pour casser de la voiture de police en très grosses quantités. Pas loin d'une soixantaine seront bonnes pour la casse à la fin du tournage, ainsi qu'une dizaine de sosies de la voiture conduite par Elwood Blues. Carambolages monstrueux, destructions massives de galeries marchandes, voiture projeté à travers la remorque d'un camion et même un lâché de voiture par hélicoptère en plein Chicago, de quoi renvoyer Gérard Pirès et Samy Nacéri respectivement dans le bac à sable et en prison. Côté casting, le regretté John Belushi et son acolyte Dan Aykroyd, amis de toujours depuis leurs débuts, nous revisitent Buster Keaton avec une redoutable efficacité, décuplant à coup sûr l'effet du gag le plus con. On s'amuse aussi à reconnaître entre autre Frank Oz et Steven Spielberg dans de petits rôles sympathiques. Au final, une comédie qui décoiffe toujours autant. The Blues Brothers, même avec les années, ne prend pas une ride. Rires et bonne humeur sont au rendez-vous à chaque nouvelle séquence, Que demande le peuple ?