Un Paris tout gris pour un pari multicolore.

Jouer sur tous les tableaux. Passer en revue le plus grand nombre de thèmes. Est-ce le choix pour lequel a opté Christophe Honoré ?
Le deuil, la bisexualité, l'homosexualité naissante, la belle famille, les beaux amis.. autant de sujets balayés par ce film. Autant d'éléments dont la promiscuité semble pouvoir prétendre à une mise en scène. Pourtant, l'enchainement est trop bien huilé, tout coule de source. Il n'y a ni aléa, ni trouble ni rebondissement. Pas même une interrogation ni une once d'hésitation ou de doute. La vie parait si fluide et légère. Ce film frôlerait presque l'insulte lorsqu'il créé des raccourcis et des passerelles improbables entre les sentiments et les émotions. Inévitablement, le réalisateur surfe sans aucune retenue sur de grossiers préjugés bien révélateurs de l'absence de crédit et d'authenticité du film.
Il n'y a pas non plus d'intimité au travers des personnages. Tout sentiment personnel est noyé dans une réfléxion familiale ou amicale omniprésente. Le tout submergé dans un univers parisien dont la grisaille du ciel n'arrive pourtant pas à faire oublier le doré dans lequel les protagonistes évoluent.

La recherche artistique et les compositions musicales sont à l'image du film; plates, insipides et incolores, étonnement simples, et franchement sans originalité.

Finalement, la fluidité invraisemblable utilisée à outrance forge un film fallacieux qui met en scène des personnages dont les multiples facettes ne reflètent en rien la réalité, et qui dénigre la profondeur ou le flou des sentiments, entre autres. Survoler la passion, par le biais d'un univers musical niais était à mon goût une mauvaise interprétation, voire une ambition idyllique, si ce n'est arrogante.