Je craignais un truc social chiant, ben c'était plutôt chouette en fait.


L'intrigue est assez bien écrite ; l'objectif n'est pas énoncé clairement, j'ai même capté le but assez tardivement, mais comme l'auteure va toujours dans la même direction, ça ne gêne pas, on sent une cohérence, on sent que les scènes ne sont pas choisies aléatoirement. Les scènes fortes sont assez nombreuses et l'auteure n'a pas pitié de ses personnages ; ça évite les réconciliations faciles mais aussi un traitement misérabiliste malvenu. Les personnages sont bien écrits. Les transitions semblent avoir été écrites aussi, et ce avec beaucoup d'inventivité. Le début est un peu long, je ne saurais dire pourquoi? Le reste du film passe au contraire assez vite.


Le problème du film, c'est qu'il est issu du contexte #MeToo et que l'on sent la volonté de prendre au sérieux les déclarations des victimes. Et c'est là que l'auteure manque peut-être un peu de nuances puisqu'elle évite de parler des fausses déclarations (comme s'il n'y en avait pas). Je pense que le film serait sorti avant le scandale Weinstein et Cie, il aurait été plus fort et aurait été perçu moins orienté. Mais bon, ça reste un très bon film, c'est juste qu'il est difficile de le dissocier de son époque et que ça ne lui rend pas justice je trouve, parce que ça donne envie de surinterpréter.


La mise en scène est très bonne ; la réalisatrice semble jouer avec sa caméra comme s'il s'agissait d'un partenaire de danse. Ça bouge donc bien, c'est hyper rythmé et les danses sont très bien mises en valeur. Les transitions fonctionnent super bien, c'est à la fois dynamique, pertinent et créatif. Les acteurs font du bon boulot ; j'ai pourtant cru que l'actrice principale finirait par m'ennuyer, par trop alourdir son personnage, mais des scènes plus calmes permettent de contre-balancer par rapport à sa nature très énergique. Les acteurs secondaires s'en sortent très bien aussi, dont un Cornillac bien trop discret depuis son Astérix. Les danses sont chouettes, la tracklist fonctionne assez bien aussi.


Bref, ça se regarde assez bien.

Fatpooper
8
Écrit par

Créée

le 5 avr. 2019

Critique lue 187 fois

Fatpooper

Écrit par

Critique lue 187 fois

D'autres avis sur Les Chatouilles

Les Chatouilles
flogrnr
9

Cri dansant

Les Chatouilles n'est pas une histoire de viol. Ce n'est pas une histoire d'enfant traumatisée, de victime qui ne s'en remet pas. Au contraire. C'est une histoire de vie au-delà du viol, de la...

le 8 nov. 2018

66 j'aime

Les Chatouilles
CelieBacconnier
10

« Ta main sur mon cul, ma main sur ta gueule. » Si seulement

Je n’avais pas envie de voir « Les chatouilles ». Le titre me plaisait, le synopsis un peu moins. Qui a envie de légèreté se détourne de ce genre de sujets... La pédocriminalité, donc. Et...

le 21 mai 2018

52 j'aime

4

Les Chatouilles
xlr8
9

Mon coeur saigne...

Dès la première scène (après l'introduction dansée), ce film me donne la rage... Cyrille Mairesse, qui joue le rôle d'Odette enfant, est solaire d'innocence. Pierre Deladonchamps, lui, est plus que...

Par

le 8 nov. 2018

27 j'aime

1

Du même critique

Les 8 Salopards
Fatpooper
5

Django in White Hell

Quand je me lance dans un film de plus de 2h20 sans compter le générique de fin, je crains de subir le syndrome de Stockholm cinématographique. En effet, lorsqu'un réalisateur retient en otage son...

le 3 janv. 2016

121 j'aime

35

Strip-Tease
Fatpooper
10

Parfois je ris, mais j'ai envie de pleurer

Quand j'étais gosse, je me souviens que je tombais souvent sur l'émission. Enfin au moins une fois par semaine. Sauf que j'étais p'tit et je m'imaginais une série de docu chiants et misérabilistes...

le 22 févr. 2014

115 j'aime

45

Taxi Driver
Fatpooper
5

Critique de Taxi Driver par Fatpooper

La première fois que j'ai vu ce film, j'avais 17ans et je n'avais pas accroché. C'était trop lent et surtout j'étais déçu que le mowhak de Travis n'apparaisse que 10 mn avant la fin. J'avoue...

le 16 janv. 2011

103 j'aime

55