Avec des moyens plus considérables et la montée en flèche de Vin Diesel, le réalisateur David Twohy a vite créé un nouveau film pour son héros fétiche, le bien-nommé Richard B. Riddick. Malmenant son anti-héros dans un nouvel univers, radicalement différent de celui de Pitch Black, le metteur en scène américain use et abuse de son budget monumental pour inclure dans son scénario des monstres en CGI ridicules, des effets visuels en pagaille et des combats bien rythmés de parts et d'autres du long-métrage.
À nouvel univers, nouveaux personnages, avec l'arrivée de protagonistes peu charismatiques comme la potiche Thandie Newton, le monolithique Karl Urban échappé du Seigneur des Anneaux ou encore le pourtant excellent Colm Feore, rabaissé ici au méchant classique qui veut gouverner la galaxie. Vin Diesel use quant à lui de sa nouvelle notoriété pour frapper à tout va et l'anti-héros ne demeure au final qu'un énième testostéroné salvateur comme on en voit à tous les râteliers.
Plus proche d'une sorte de Maitres de l'univers version blockbuster, Les Chroniques de Riddick n'est au final qu'un banal film d'aventures intergalactiques regardable mais à des années lumières de ce qui faisait le charme de Pitch Black.
Dans le cas contraire, la version director's cut propose un tout autre engouement, la psychologie de chaque personnage étant pleinement retravaillée et de nombreuses scènes étaient la logique du long-métrage, notamment le complot des époux Vaako, le rôle plus prépondérant de Eve, la mercenaire bourrine, mais surtout Riddick lui-même, dont on dévoile clairement le passé et son étroite relation avec le Seigneur Marshal. Riddick est plus brutal, moins sympathique (à l'image de son rôle dégueulasse dans Pitch Black), aux punchlines frappantes et à l'attitude définitivement je-m'en-foutiste. Cette version longue est donc sans aucun doute beaucoup plus riche, apportant un second souffle au long-métrage.