Ce moment où tu traduis "Dreamworks".

J'ai un gosse qui remue en moi et me tire devant les dessins animés. Un brin salopard, d'ailleurs, pour m'attaquer au sortir des fêtes, quand je suis tout vulnérable et facile à séduire. Les Cinq Légendes ? Oh, pensez-vous ! Un lapin de Pâques, une fée mignonne, un marchand de sable tout en mimésis, le Père Noël et l'esprit de l'hiver. Il m'en faut moins pour m'emporter loin.

J'avais déjà adoré Dragons, mais ce long-métrage-ci se positionne un cran au-dessus. Je n'ai malheureusement pas d'autre argument que celui de la beauté de l'enfance. C'est coloré, ingénu, avec une vague empreinte Del Toro. Pour une fois, ces braves fêtes chrétiennes évitent l'écrin de la niaiserie (quelqu'un a déjà vu le film Méga Noêl ? Parce que bon...). Ici, nos figures païennes sont des durs à cuire, avec certes un bon coeur mais aussi une sacrée droite. On retrouve, bien entendu, les thèmes récurrent du besoin de garder la foi et de l'innocence enfantine. Mais l'on a, ici, envie de croire avec tous ces marmots en 3D que ces mondes sont réels. Qu'une danseuse du carnaval de Rio viendra chiper nos molaires et qu'un gros lapin va peindre nos oeufs de poule. L'idée de tous ces petits mondes organisés n'est pas sans rappeler un certain Mister Jack, burtonien celui-là - bien que soulevant, en bonus, une problématique intéressante. Perdus dans leurs industries (car c'est bien de cela qu'il s'agit), les Gardiens en viennent à oublier comment est fait un enfant. Ils comprennent leurs besoins, mais passent au-dessus de leurs rêves, de leur façon de voir le monde. Petite critique d'une société trop commerciale ? Pourquoi pas. Je recommande ce film à ceux et celles qui, comme moi et au bout d'une heure et demi, regrettent de ne soudain plus perdre leurs dents de lait.

Et puis merde, le Père Noël a une armée de Yéti.