De l'ombre à la rédemption
Inutile de vous présenter ce classique de Mizoguchi, vainqueur du Lion d'Argent au festival de Venise, qu'est Les contes de la lune vague après la pluie, une oeuvre au titre plus que poétique.
C'est l'histoire de deux couples dans lesquels le malheur va s'abattre sur chacune des personnes. Il est important de bien distinguer l'homme de la femme dans ceux-ci et de constater que c'est à cause de l'ambition trop démesurée des hommes que les femmes vont aussi en payer les conséquences. C'est un film qui dépeint un portrait assez sombre de l'espèce humaine et de l'ambition mal placée, d'arrêter de se contenter de ce que l'on a pour toujours en vouloir plus, voire de trop.
Le film surfe aussi avec le fantastique et les histoires de fantômes japonais. La mythologie nippone a donc quelque peu sa place dans cette oeuvre, même si tout n'est pas toujours amené de manière très fine (la manière dont l'un des deux hommes tombe amoureux de la noble femme).
Mizoguchi en profite pour dépeindre la vie du Japon médiéval et la place de la femme ou de l'homme dans cette société. C'est un regard sur le Japon du passé qui nous est proposé. Un regard assez intéressant d'autant que l'oeuvre est servie par un superbe noir et blanc, jouant par là certainement sur le côté ombre et lumière de l'être humain.
Dommage peut-être que le cinéaste se contente de nous montrer surtout l'ombre et d'en oublier la quête de rédemption des deux hommes, même si leurs actes ont eu des conséquences graves et irréversibles. Il n'en reste pas moins un film que je trouve par moment faiblard sur certains points comme remarquables sur d'autres. Je le trouve légèrement surcoté, mais ça n'en demeure pas moins un bon moment de cinéma.
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