Les Couloirs du temps - Les Visiteurs II par Nicolas Montagne

On peut voir Les Visiteurs 2 comme une abérration cinématographique: non seulement Poiré ne fait toujours aucun effort pour mettre en scène correctement la suite de son film-culte, mais en plus le scénario reprend les mêmes codes que dans le premier. Pourtant, le dieu Franc appelant, un deuxième épisode est mis en chantier. Le problème majeur pour le public vient d'un rôle: celui de Béatrice. En effet, Valérie Lemercier a, selon ses dires,vécu une expérience horrible en tournant Les Visiteurs 2, et elle décide, malgré les offres qui lui sont faites, de ne pas tourner la suite. Problème pour les producteurs puisqu'une bonne partie du film 1 reposait sur ses épaules. Décidant malgré tout de faire fi de ce désagrément, les producteurs font donc caster une nouvelle Béatrice en la personne de Muriel Robin, qui aura donc la très lourde tâche de reprendre un rôle génial, pas du tout du sur mesure. Le film est alors complétement rejeté, principalement pour cette raison. Pourtant, sans être habituellement fan des sketches de Muriel Robin, on ne peut que constater qu'elle a fait tout ce qu'elle pouvait pour ne pas rendre le rôle ridicule. Avec plus ou moins de brio il est vrai, mais c'était un rôle sur mesure pour Lemercier donc...

Pourtant, ceux qui ont aimé le premier aurait pu largement aimer le deuxième, celui-ci reprenant des gags du premier, tout en enrichissant un peu plus le vocabulaire de Jacouilles (qu'on se souvienne de "Dame Béatrice la pouffiasse") s'ils avaient fait abstraction de ce défaut du casting. Les personnages sont beaucoup plus étoffés que dans le premier, de Dame Ginette à Jacouilles en passant par ce grand absent de Hubert de Montmirail. Néanmoins, il est vrai qu'on ne peut pas ne pas remarquer la facilité de la reprise,l'absence d'effort du point de vue de la mise en scène et surtout un montage de plus en plus agressif, due en partie à un nombre de répliques à la seconde de plus en plus élevé. Il est toujours bon de rire un peu, même quand c'est nul.