Le Beau Serge et son successeur (tourné dans la foulée), Les Cousins. Ces deux films sont donc des coups de pieds dans la fourmilière cinéma de la fin des années 50.
Tout respire ici donc la liberté de faire du cinéma, d’agir sans la pression d’un producteur et d’aborder sans tabou des thèmes aussi divers qu’osés comme la déchéance humaine, l’alcoolisme ou encore le suicide. Cette audace du fond va de pair avec une forme en parfaite adéquation avec le contenu. La mise en scène (qui n’est pas encore le principal souci de Chabrol) colle de près à ses personnages, à leurs sentiments, leurs regards, en un mot, à leur intériorité.
Ces deux longs-métrages, plus que n’importe quel autre film français de l’époque, offrent une vision des plus critiques de l’être humain, les jeunes en prenant particulièrement pour leur grade (Ils ne lisent plus que du porno et des policiers). Le Beau Serge et Les Cousins racontent tous deux le revirement et le basculement de la vie d’un homme : son éloignement progressif de la vie sociale (brillamment illustré dans Les Cousins par l’utilisation de la musique).
Les films nous offrent en outre la possibilité de découvrir plusieurs grands talents parmi lesquels Bernadette Lafont, Jean-Claude Brialy et surtout Gérard Blain, remarquable de finesse et d’émotion dans les deux films.
Le cinéma de Chabrol ressemble en somme au personnage de Paul dans Les Cousins : à l’écart, presque isolé, glaçant sans pour autant être distant
L'année 1959 restera une grande Année de ciné avec les sorties des 400 coups
Le cinéma Français ne sera désormais jamais plus comme avant.

Chicago
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le 24 juin 2016

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