Pas trop convaincu. J'ai vu "The searchers" il y a trop longtemps, je ne saurais donc pas dire si ce remake lui est fort fidèle ou non. D'ailleurs, je me dis que je n'aimerais peut-être plus "The Searchers" aujourd'hui, mes goûts ayant évolué. M'enfin la seule question que je me suis posée avant de lancer "Les cowboys", c'est : est-ce qu'ils vont garder les ellipses ?


Il faut également que je signale que je n'ai pu m'empêcher de révéler des parties importantes de l'intrigue dans mes petites réflexions et que, si vous voulez rester vierge, je vous recommande fortement de fermer cette page et de ne plus jamais y revenir.


Et bien oui, ils les gardent. C'est même toujours intéressant par rapport à la quête. Seulement voilà. J'ai trouvé qu'il ne se passait rien d'intéressant durant ces ellipses. Et c'est un peu dommage de ne jamais chercher à nourrir le récit. Les personnages sont également assez pauvres. Leur obsession est intéressante, mais elle constitue leur seule caractérisation. En allant un peu plus loin, les auteurs auraient pu creuser la relation père-fils (par exemple), les conflits auraient été un peu plus forts. Parce que là, bon, au final, c'est vraiment très attendu comme film, pas un moment on ne se retrouve surpris ni par le déroulement de l'action, ni par le comportement des personnages. Même le niveau politique zéro m'a un peu gêné : non pas que j'aurais voulu que l'auteur prenne une orientation idéologique, mais que ses personnages s'y retrouvent confrontés : je n'ai pas ressenti le questionnement interne des personnages sur les amalgames possibles par rapport au monde Arabe, c'est comme si ces considérations n'avaient pas lieu d'être alors que le sujet ne pouvait que y amener. Que l'auteur ne veuille pas partir dans cette direction, je le conçois, mais de la manière dont les événements se déroulent, je trouve ça triste de ne pas juste amener cette réflexion ne fut-ce que pour l'écarter aussi vite, parce que là, c'est comme s'il manquait quelque chose... Enfin, j'ai l'impression de ne pas réussir à m'exprimer là-dessus... parce qu'li y a tout de même un moment où le fils déclare qu'il ne veut pas choisir son camp, que ce qui l'intéresse c'est juste retrouver sa sœur, ce qui est bien en soi... mais je ne sais pas, il me manque quelque chose au niveau du scénario, ça me paraît trop vite évacué alors que ça aurait pu servir à enrichir la narration. Quelque chose qui aurait pu densifier les personnages en plus. Quant au final, j'avoue que ça m'a un peu fait sourire. Disons que l'abandon de la quête est tellement facile, tellement peu exploré, que cette ultime séquence résonne vraiment comme un défoncement de porte ouverte... D'ailleurs, j'ai dit que les personnages n'évoluaient pas durant ces ellipses, c'est sans doute ici la seule fois où un personnage évolue : la fille on se demande bien pourquoi elle est là, pourquoi elle est revenue sans rien dire. L'auteur choisit de laisser les personnages là, un silence suffit. pour moi non. Soit on ne revoit pas du tout la gonzesse et là ça montre bien que le fils a tourné la page en abandonnant ses recherches en reconstruisant sa vie... soit on la revoit et on en fait quelque chose d'autre que de rappeler que le fils ne la cherche plus et la laisse vivre sa vie... Pour moi, cette ultime scène ne sert à rien.


La mise en scène est globalement agréable et soignée. On trouve une belle photographie, une caméra qui filme assez bien les personnages. Là où le réalisateur fait montre de faiblesses, c'est durant les scènes d'action : le crash est bizarrement monté, tout comme la scène du meurtre. L'action est tout simplement mal filmée, on comprend ce qu'il se passe grâce à notre bagage culturel, ou parce que la narration ne laisse planer aucun doute, mais en isolant la séquence en soi et en analysant ce que l'on voit, on se rend compte qu'on ne voit pas grand chose. Les décors sont assez chouettes, les lieux présentés aussi. Les personnages ont bonne allure, le rapport à la country est sympathique pour rappeler qu'il s'agit à la base d'un western. Les acteurs sont corrects, seul Damiens ne m'a pas trop convaincu : à plusieurs reprises, j'ai eu l'impression qu'il en faisait trop, qu'il n'arrivait pas à retenir ses tics, des petits tics qui consistent en des clignements d'yeux... ce n'est pas grand chose, mais ça parasite tout de même, et j'aurais bien voulu avoir une vraie grosse masse qui cache bien son jeu plutôt qu'un Damiens qui fait de la surenchère sentimentale.


Bref, "Les cowboys" ennuie un peu par son déroulement trop linéaire qui ne sort jamais vraiment de sa ligne conductrice.

Fatpooper
4
Écrit par

Créée

le 31 mars 2016

Critique lue 482 fois

5 j'aime

6 commentaires

Fatpooper

Écrit par

Critique lue 482 fois

5
6

D'autres avis sur Les Cowboys

Les Cowboys
Matrick82
4

Damiens, c'est le tien

Il est environ 22H57 dans la maison de François Damiens. Ce dernier est assis songeur, se prend la tête entre les mains, expire longuement, sort son téléphone et se décide finalement à prendre la...

le 18 nov. 2015

37 j'aime

14

Les Cowboys
iori
8

Kelly watch the stars

François Damiens dans un film qui s’intitule “les cowboys”, où il incarne un père de famille fan de country dans les années 90. Voilà une base qui donne envie. Envie de fuir bien loin. Sauf que ça se...

Par

le 18 nov. 2015

24 j'aime

7

Les Cowboys
Irénée_B__Markovic
7

Ode romanesque à notre modernité troublante

« Un fracas dans le monde » Voilà ce que voulait filmer Thomas Bidegain pour son premier film en tant que réalisateur-scénariste et non plus en tant que scénariste (pour Bonello avec Saint Laurent et...

le 20 nov. 2015

16 j'aime

Du même critique

Les 8 Salopards
Fatpooper
5

Django in White Hell

Quand je me lance dans un film de plus de 2h20 sans compter le générique de fin, je crains de subir le syndrome de Stockholm cinématographique. En effet, lorsqu'un réalisateur retient en otage son...

le 3 janv. 2016

121 j'aime

35

Strip-Tease
Fatpooper
10

Parfois je ris, mais j'ai envie de pleurer

Quand j'étais gosse, je me souviens que je tombais souvent sur l'émission. Enfin au moins une fois par semaine. Sauf que j'étais p'tit et je m'imaginais une série de docu chiants et misérabilistes...

le 22 févr. 2014

115 j'aime

45

Taxi Driver
Fatpooper
5

Critique de Taxi Driver par Fatpooper

La première fois que j'ai vu ce film, j'avais 17ans et je n'avais pas accroché. C'était trop lent et surtout j'étais déçu que le mowhak de Travis n'apparaisse que 10 mn avant la fin. J'avoue...

le 16 janv. 2011

103 j'aime

55