Alors qu’il est au tout début de sa carrière, Steven Spielberg entreprend le projet Les Dents de la Mer, film d’horreur jouant sur notre peur intime des requins avec l’acteur inoubliable Roy Scheider. Si le film est un succès indéniable, c’est plus la profondeur de l’œuvre qui est intéressante à développer. Retour sur un incontournable du Cinéma.

Après Duel et Sugarland express, le célèbre cinéaste américain ne délaisse pas le film à suspense et décide de réaliser en 1975 Les Dents de la Mer, devenu au fil des années culte.
Si Steven Spielberg ne change pas de genre, le registre lui est tout autre. Avec les requins, le réalisateur offre l’occasion aux spectateurs de réveiller nos peurs ancestrales et démontre bien plus que le pitch ne laissait croire.
En effet, à travers l’odyssée de ses trois personnages principaux partis à la chasse au requin, Spielberg montre le véritable but des protagonistes qui est en réalité la quête sur eux-mêmes, sur leurs réponses, aux destinées très divergentes. De ce fait, Steven Spielberg connote les conflits sociaux entre les trois personnages principaux, tous venus d’horizons différents, le tout comme une parabole du malaise sociale d’aujourd’hui.

En critiquant assez ouvertement le capitalisme à travers la décision du maire de ne pas fermer les plages pour satisfaire l’économie de la ville malgré les attaques, le réalisateur réussi à montrer que l’avidité d’une telle décision est bien plus effrayante que le film en lui-même. Malgré les années qui passent, les Dents de la Mer reste pour le moins efficace sur le plan horrifique, où le réalisateur arrive, grâce à une bande-son définitivement mythique interprété par l’illustre John Williams, à faire décupler la tension au spectateur, cherchant à l’embarquer dans ce cauchemar éveillé en portant des coups de massues incessants comme si l’horreur pouvait surgir à tout moment. Grâce à toute cette musicalité, le son devient le moteur essentiel du film.

Steven Spielberg réveille nos peurs les plus intimes grâce au Dents de la Mer, thriller très éprouvant, qui s’avère efficace dans tous les domaines. Porté par des acteurs mythiques, le film propose au-delà de la simple histoire de requin une odyssée lisible à plusieurs niveaux. Le génie de Steven Spielberg n’est plus à démontrer aujourd’hui bien qu’il était déjà bien ancré dans ses gènes dès ses premiers longs-métrages.
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le 27 août 2012

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